Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

  • Michel le comte 16 vectrix (2)

    Lettres démesurées sur l'enseigne de ce marchand de scooters électriques, 16 rue Michel le Comte (IIIe)

     

    En contre-point à l'article sur l'ouvrage de Marianne Ström qui nous livre en "détails" les merveilles du Marais, l'idée nous est venue d'en recenser les laideurs. Notre inventaire ne se veut pas exaustif. Il n'est pas non plus hiérarchisé.

    Il nous a semblé pertinent, en effet, l'espace d'un article, de rompre avec la découverte émerveillée du centre historique de Paris pour faire une halte sur ses avatars. Ils sont assez nombreux. Certains sont réparables, d'autres ont toutes les chances de survivre à la plupart d'entre nous.

    L'enseigne du dessus peut être corrigée pour satisfaire aux exigences du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais. Il suffit pour cela que le gérant du commerce réduise de moitié la taille de ses lettres. Qu'il se rassure : son chiffre d'affaires n'en sera pas affecté et il s'attirera en prime la sympathie des gens du quartier.

    La Mairie de Paris l'a verbalisé en octobre 2011. Il encourt la correctionnelle et une mention au casier judiciaire. Mais selon toute vraisemblance, sans aucune certitude toutefois, l'affaire sera classée. Le gérant doit évaluer le risque et prendre ses responsabilités. Il n'est pas exclu qu'il obtempère. C'est son intérêt bien compris et, en tout cas, ce que nous souhaitons sincèrement.

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    D'autres enseignes sont tout aussi choquantes mais leur statut est différent. Elles bénéficient de la prescription de trois ans qui vise ce type d'infraction.

    On a ci-dessous quelques échantillons d'enseignes et devantures qui ignorent le PSMV sans être verbalisables car elles sont anciennes .

    Rambuteau 11 mandarin enseigne Temple 81 devantures

    A gauche, restaurant 11 rue Rambuteau (IVe). Enseigne "en drapeau" de dimension hors norme, placée au-dessus du plancher de l'étage, tubes néon, enseigne parallèle trop grande et "criarde". A droite, 81 rue du Temple (IIIe) enseignes parallèles de grossistes trop hautes et peu respectueuses de la belle façade Louis XV de l'immeuble, avec ses baies cintrées et son portail d'origine .

                      

    La persistance de ces anomalies peut être éternelle si les propriétaires des fonds de commerce, peu concernés par ces considérations esthétiques, sont décidés à ne rien faire. On l'a vu récemment avec le ravalement de l'immeuble du 11 rue Rambuteau (IVe) ; tout a été embelli mais les enseignes du restaurant n'ont pas changé d'un iota. Il en sera de même des grossistes de la rue du Temple tant que la nature des commerces n'aura pas changé. On peut regretter que les Maires d'arrondissements ne s'impliquent pas personnellement dans la recherche d'une solution négociée avec les propriétaires. Ils ont repris le dessus dans la gestion du PSMV, qui a cessé d'être une mission régalienne, mais ils oublient trop souvent d'en assumer les devoirs.

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    Venons en aux équipements publics. Il y en deux essentiellement, qui se disputent la palme de la laideur : la piscine-école Saint Merri et le gymnase Michel le Comte.

    St merri piscine école Michel le comte gymnase 08 01 12

    La piscine-école St Merri (IVe) à gauche est une verrue en béton, qui semble planer lourdement sur le carrefour. La trémie d'accès au passage souterrain encombre l'espace public et le rend inhospitalier. Le gymnase Michel le Comte (IIIe) à droite offre une architecture indigente. Ces deux équipements n'ont aucune chance de disparaitre. Ils assurent de plus une fonctionnalité qui a sa raison d'être. Il faut s'en accomoder et oeuvrer pour que leur ravalement ait lieu dès que nécessaire et que leurs murs soient nettoyés. Propres, ils ne sont pas plus beaux mais ils sont moins laids.

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    Le Marais compte au moins trois "passages" privés. L'impasse de l'hôtel d'Argenson (IVe), le passage des Arbalétriers (IIIe) et le passage Ste Avoye (IIIe). Nous les avons tous connus dans un état déplorable. L'hôtel d'Argenson fait heureusement l'objet en ce moment d'une rénovation que nous avons rapportée dans un article du 15 septembre 2011.

    Le passage des Arbalétriers offre deux visages : la rive "Est" merveilleusement entretenue par les propriétaires de l'hôtel Poussepin (34 rue des Francs-Bourgeois) et une rive "Ouest" dans un état détestable qui nous fait dire que ses propriétaires (qu'ils pardonnent notre franchise) ne méritent pas de posséder la moitié d'un haut-lieu de l'Histoire de France (XIVème siècle), connu pour avoir été un cheminement entre l'hôtel Barbette et la porte du même nom qui menait au château du roi Charles VI (dit "le fou"), mari d'Isabeau de Bavière, bien connue pour son "tempérament".

      Arbalétriers contraste droite gauche

    Passage des Arbalétriers (IIIe). A gauche, rive "Est" en parfait état d'entretien, à droite rive "Ouest" affreusement taguée et mal entretenue.

     

    Puisque l'un des camps a fait son devoir et que la maintenance est assurée, on peut penser que le jour viendra où les copropriétés concernées metront fin à une situation indigne du patrimoine dont elles ont la charge. Les pouvoirs publics (Mairie de Paris, Ministère de la Culture) prétendent qu'ils ne sont pas concernés. L'explication nous parait un peu légère. Il y a visiblement ici un défaut de ravalement. Pourquoi n'y a-t-il pas d'injonction, là comme ailleurs ? Ne s'agit-il pas en réalité d'un manque de motivation à l'égard de la sauvegarde du patrimoine collectif ?

    Le passage Ste Avoye se trouve dans une situation qui présente des similitudes avec celle des Arbalétriers. Il y a là aussi un ensemble de copropriétés qui gèrent une cour qui communique avec les rues du Temple et Rambuteau par deux voutes. Depuis des temps immémoriaux, elles sont à la fois décrépites, taguées, barbouillées. Comme elles sont parfaitement visibles depuis l'espace public, elles participent bon gré mal gré au paysage de la rue.

    Ste avoye passage
    Passage Ste Avoye (IIIe), voute d'accès rue Rambuteau.

     

    Ici, les nouvelles sont rassurantes. Les travaux de remise en état des deux voutes ont été approuvés par l'Architecte des Bâtiments de France et votés. La laideur est vouée à disparaitre. Dieu ait son âme !

     

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  • Hotel de rohann chevaux du soleil marianne strom

    "Les chevaux du soleil", Hôtel de Rohan (IIIe), anciennes écuries, bas-relief de Robert le Lorrain (ca 1737)

                                                         

    Les ouvrages qui traitent du Marais ont choisi de nous le faire connaitre en nous proposant des parcours dans l'espace et dans le temps. Dans l'espace comme le fait Alexandre Gady (Le Marais, ed. Le Passage) avec une suite de "promenades" qui détaillent immeubles et monuments en terme d'histoire et d'architecture, dans l'espace aussi mais par épisodes historiques dans la logique de Danielle Chadych, par exemple Le Temple et la Ville Neuve du Temple. ( Le Marais – ed. Parigramme).

    Marianne Ström, suédoise établie en France depuis 35 ans, historienne amoureuse de Paris et de son centre historique où elle vit, a croisé notre chemin grâce à deux photos des cadrans solaires du couvent de la Merci, dont nous avons rapporté la restauration dans notre article du 1er décembre 2011.

    Elle vient de publier un ouvrage qui, sur près de 300 pages, offre une approche originale du Marais. Son titre "PARIS en détails, Le Marais", chez Michel de Maule. <marianne.strom@wanadoo.fr> et <http://www.artspublics.net/> Prix : 28,00 €.

    Elle nous présente un Marais dans ses "détails" qui tous sont des chefs-d'oeuvre. classés par thèmes : portes, cours, frontons, escaliers, mascarons, fontaines, enseignes et quelques autres, accompagnés d'un texte explicatif qui en raconte l'histoire et l'agrémente de références architecturales.

    Ses photos sont sublimes. Par leur sujet mais aussi par l'art qu'a Marianne de leur donner une troisième dimension en jouant sur les ombres et lumières.

    Hôtel de sully marianne stromBas-reliefs de l'hôtel de Sully (IVe)

     

    Hotel de beauvais  escalier marianne stromEnseigne petit moulin strom

    Enseigne  maison Lesueur-Florent 26 r de Sévigné et escalier à l'hôtel de Beauvais (IVe)

                                                                                                 

  • Hôtel de sens
    Hôtel de Sens, 1 rue du Figuier (IVe)

     

    Nous vous invitons à commencer l'année en visitant l'un des plus beaux monuments du Marais, l'Hôtel de Sens et la merveilleuse, bien que souvent méconnue, bibliothèque Forney qu'il abrite. Notez bien la date et l'heure qui ne sont pas habituelles car nous profiterons de la fermeture de la bibliothèque pour la visite.

     

    Mardi 24 janvier 2012

    L'Hôtel de Sens et la Bibliothèque Forney

    dans tous leurs états

    RV à 9h30 à l'entrée de l'hôtel de Sens au

    1, rue du Figuier (IVe)

    (métro Pont Marie ou Saint Paul)

     

    Claudine Chevrel, conservateur en chef, nous rappellera l'histoire de l'Hôtel de Sens, magnifique monument construit entre 1475 et 1519 sur l'ordre de Tristan de Salazar, archevêque de Sens où vécurent, entre autres personnages célèbres, Nostradamus, la reine Margot… Moitié civil moitié militaire, l'Hôtel de Sens a été fort endommagé au cours des siècles et particulièrement au XIXème siècle où il abrita une blanchisserie, une conserverie, une confiturerie…Vous pourrez néanmoins encore y admirer une très majestueuse cheminée et un escalier à vis logé dans le donjon.

    La Ville de Paris racheta l'hôtel en 1911 et y installa en 1961 la bibliothèque Forney créée en 1886 par l'industriel suisse Samuel Aimé Forney pour offrir aux ouvriers et artisans une vaste documentation sur tous les métiers de la décoration, sur pierre, bois, métal, tissus…

    Ayant développé ses fonds, Forney recèle des millions de documents : affiches, cartes postales, publicités, mais aussi des papiers peints, des tissus et de multiples autres trésors. A l'issue de la visite vous pourrez visiter la magnifique exposition "Gaz à tous les étages" qui vous rappellera très certainement d'anciens souvenirs.

    Nous vous rappelons une participation aux frais de 10 euros par personne comprenant la visite de l'exposition et vous remercions de prévenir de votre venue Marie-Françoise Masféty-Klein par téléphone 01 42 72 61 41 ou par mail mfmk@free.fr. Espérant vous revoir lors de cette visite, nous vous adressons nos fidèles amitiés.

                                                                                    

  • Archives 45 agence immo peinture 19 12 11

    L'agence immobilière "LAMY", 45 rue des Archives, refait sa devanture. D'ici une semaine, elle sera devenue gris clair.

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    Archives 49 edf 19 12 11

    49 rue des Archives (IIIe)

    Immeuble polyvalent EDF. Des logements, sur la rue de Braque, et ce grand postiche au 49 rue des Archives. Il fait face au mur de l'Hôtel de Soubise, qui abrite (encore) les Archives Nationales. C'est un pur habillage : les fenêtres ne sont pas fausses mais elles ne donnent sur rien. A l'intérieur, un grand transformateur haute tension qui alimente tout le quartier. Il fallait le cacher. EDF a construit ce bâtiment qui n'a pas vraiment de style mais qui s'intègre finalement assez bien dans le cadre prestigieux des monuments historiques que sont les Hôtels de Soubise et de Clisson et l'ancien couvent de la Merci.

    Une déclaration de ravalement a été déposée auprès de la direction de l'urbanisme de la Ville de Paris. Ce sera sans doute pour cet été.

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    Perche 16 incendie (1) 09 10 10Perche 16 après réparation 19 12 11

    16 rue du Perche, angle Charlot (IIIe)

    C'était en octobre 2010. Le 16 rue du Perche était dévasté par un incendie criminel que nous avons amplement relaté à l'époque. La façade a retrouvé son visage d'antan, rajeuni même. Une demande d'autorisation a été déposée pour les devantures. Même les motos et scooters, qui avaient servi de carburant pour l'incendie, sont de retour au pied de l'immeuble.

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    Charlot 35-37 immeuble 19 12 11

    Cet immeuble du 35-37 rue Charlot est un monument historique, inscrit à l'inventaire supplémentaire. Il va subir un ravalement. Nous verrons ce qu'il adviendra des photos que le photographe du Marché des Enfants Rouges placarde systématiquement sur le mur de la rue Charlot. Sans trop se soucier en apparence de savoir si le propriétaire est d'accord. Il est vrai que ce dernier est un des bailleurs-sociaux de la Ville (SGIM). Sachant que le bureau du maire du IIIe est à une portée de fusil, il ne se permettrait surement pas d'être en infraction ostentatoire. Pour le bonheur des passants, il faut bien le dire, car son exposition permanente ne manque pas d'intérêt.

     

     

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    Sourdis ruelle 19 12 11

    La ruelle Sourdis (relie Charlot à Pastourelle) (IIIe)

                    

    Qui n'a pas été surpris en passant par là de constater que l'échauguette qu'on aperçoit sur le côté de la ruelle est inachevée. Ses ouvertures sont "brutes de décoffrage", façon quasimodo. Elles méritent la vague de réprobation qu'elles soulèvent depuis 10 ANS !

    L'immeuble est au 17 rue Pastourelle (IIIe). La façade sur rue, le portail et le mur d'enceinte sont dans le même état d'inachèvement.

    Pastourelle 17 portail 19 12 11Derrière cette confusion, c'est un véritable psychodrame qui se déroule depuis 2001. A cette date, un promoteur réhabilite une parcelle et vend son programme par lots en restant toutefois majoritaire. Un des acheteurs et lui-même effectuent des travaux que les minoritaires n'approuvent pas. De là nait un conflit entre deux camps qui perdure. Les travaux sont gelés, les charges de copropriété ne sont pas réglées et les procédures judicaires s'enchaînent. Peut-être sommes-nous en vue d'un règlement : pour autant que le promoteur-propriétaire conclue prochainement la vente de deux lots, l'argent frais ainsi obtenu sera affecté à la finition des travaux et au paiement des arriérés de charges. Une demande d'autorisation de travaux, qui a été déposée dans cette perspective, fait espérer une issue prochaine à la crise.

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    Un commerce de gros, 26 rue Beaubourg, rivalise depuis longtemps avec le "Madarin Rambuteau", 11 rue Rambuteau (IVe) pour le titre d'enseigne la plus choquante du Marais, quand on sait à quel point les règles sont strictes dans ce secteur sauvegardé. Ils se retranchent derrière la prescription de 3 ans qui vise ce type d'irrégularité.

    Beaubourg 26 best foulards 19 12 1126 rue Beaubourg (IIIe), "Best Foulards"

                                                                                    

    Le règlement interdit les couleurs "criardes" et les enseignes agressives. Ici, on a les deux à la fois. On apprend heureusement que ce commerce de grossiste sera remplacé par un "Surgelés PICARD". Date prévisible : printemps 2012.

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    Voici le très pittoresque "passage Molière", qui abrite entre autres la "Maison de la Poésie" (IIIe)

    Passage molière 19 12 11

    C'est tout un bloc d'immeubles, de la rue St Martin (157 à 161) à la rue Quincampoix (82) qui s'apprête à subir un ravalement des façades sur rues et sur cours. On a affaire ici aussi à des immeubles inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.

     

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  • Pont aux choux 19 dec 11
    Etrange association de deux genres et couleurs différentes

     

    La rue du Pont aux Choux va de la rue de Turenne au boulevard Beaumarchais dans une orientation est-sud-est. Elle date de 1620 et enjambait alors un égout sur le tracé de la rue de Turenne, par un "pont" qui menait vers des potagers où l'on cultivait probablement entre autres des "choux".

    On y voit de beaux portails, à l'image de celui-ci, et des cours étonnantes, souvent aménagées de constructions parasites qui, sans être belles, ne manquent pas toujours de charme.

    Au 13-15, on est face à un autre portail de belle facture, encadré de devantures de magasins d'outillages mécaniques qui exposent quelques modèles réduits de machines. Derrière le portail, un fond de cour soigneusement fermé par un autre portail derrière lequel se cache un chantier imposant.

    Pont aux choux 13 halle 15 12 11

    Il s'agit d'une halle métallique construite en 1888 par l'architecte Jules Jobard.

    Un permis de démolir et un permis de construire ont été délivrés le 13 octobre 2011 par la Direction de l'Urbanisme de la Ville de Paris pour la réhabilitation de cette construction et sa transformation en immeuble de bureaux, de commerces et de logements, avec création de cave, escalier et ascenseur.

    Le chantier est visiblement actif. On ne comprend pas tout à fait, dans ces conditions, le renouvellement récent d'un voeu de la "Commission du Vieux Paris", déjà formulé il y a un an, pour que "la halle à charpente métallique soit conservée, en témoignage de l'architecture industrielle du XIXème siècle". Il est difficile sinon impossible, en effet, que cette parcelle devienne habitable sans occasionner des dommages sévères à la halle. La photo montre son importance et en même temps la difficulté de l'isoler d'un certain nombre d'ajouts qui rendent au premier regard son identification mal aisée.

    Ces bâtiments sont réputés cacher deux autres secrets : le brigand "Cartouche" ( Louis Dominique Garthausen), chef de bande de la "Cour des Miracles", popularisé à l'écran par Jean-Paul Belmondo, est né tout près de là dans cette rue en 1693. Il subit le supplice à vif de la roue en place de Grève en 1721. On dit aussi que, de 1849 à 1857, une guillotine fut entreposée là.

    Guillotine                                                                                                                                                     

     

  • Pierre au lard 3 date 03 11 11
    Rue Pierre au Lard, côté rue du Renard. Les voies, au droit des façades du bâtiment pressenti (dernier à droite), ont une largeur qui commence à 3,20 mètres ici et se réduit à 2,38 mètres dans le boyau qui rejoint par l'arrière la rue St Merri

                                                                                                                                                                              

    Deux groupes de requérants, tous riverains du projet, rassemblant 20 personnes au total, ont formé chacun un recours en référé-suspension devant le Tribunal Administratif, contre le permis de construire accordé le 2 septembre 2011 par la Mairie de Paris.

    L'audience s'est tenue le 15 novembre. L'ordonnance est tombée le 2 décembre. Elle tient en trois points :

    1. La décision de la Ville de Paris d'accorder un permis de construire, le 2 septembre 2011, à la société SAS Moovement en vue de la création d'un "bar-club", est suspendue jusqu'à ce qu'il soit statué sur la requête tendant à l'annulation de cette décision
    2. La Ville de Paris versera 1.500 € à chacun des deux groupes de riverains, au titre de l'article L 761-1 du code de procédure administrative
    3. La Ville de Paris versera 35 € à chacun des deux groupes, au titre de l'article R 761-1 du même code

    Le jugement a été motivé essentiellement par l'insuffisance de largeur des voies eu égard aux exigences du règlement de sécurité du 25 juin 1980 et du code de l'urbanisme.

     

  • Chambre correctionnelle 17 audience bourguinat 09 12 11
    Une partie du groupe qui a soutenu Gilles Pourbaix et Elisabeth Bourguinat, cités par M. Ian Brossat, président du groupe communiste à la Mairie de Paris, devant la 17ème chambre correctionnelle du Tribunal de Paris, pour diffamation.

      

    L'audience s'est tenue comme prévu le 9 décembre. On a écouté les plaidoiries de Gilles Pourbaix, Elisabeth Bourguinat, association ACCOMPLIR, membre de "Vivre Paris !", un témoin journaliste, l'avocat de M. Brossat, l'avocate de Gilles et Elisabeth et le Procureur de la République, sans compter les nombreuses interventions du président.

    M.Ian brossat ne s'est pas déplacé pour participer à l'audience. Le Procureur de la République l'a regretté.

    Il y a eu de la passion et de l'émotion. Des mots inappropriés aussi. Par exemple, l'utilisation du mot "chancres" par le défenseur de M. Brossat, pour qualifier les critiques de nos associations, qu'il considère comme de la diffamation.      

    Le Procureur de la République a requis la relaxe.

    Le jugement a été mis en délibéré pour le 3 février 2012.

     

  • Plan turgot temple

    La perle disparue du Marais : l'enclos du Temple. A la place du donjon à cinq tours, on trouve aujourd'hui la mairie du IIIe. L'hôtel du Grand Prieur, en bas à droite, se situait au fond du square du Temple actuel. L'église est à la place de Carreau du Temple, en cours de transformation. Dans le coin, en haut à gauche, on aperçoit une tour d'enceinte. C'est celle qu'on a dénichée dans notre article du 16 mai 2010. On en reparlera bientôt car, dans la rénovation des immeubles qui l'entourent, elle a tout simplement été "escamotée".

     

    On doit à Michel-Etienne Turgot de pouvoir aujourd'hui, avec l'appui de nos ordinateurs, se promener dans les rues du Paris de cette époque. Alors prévôt des marchands de Paris (équivalent du maire), il confia en 1734 à Louis Bretez l'exécution d'un plan de Paris au 1/400 en perspective isométrique (point de fuite à l'infini). Il fallut deux ans à Louis Bretez pour finaliser ce plan ou chaque immeuble, chaque monument est dessiné d'après nature.

    On peut aujourd'hui naviguer dans ce plan grâce au site "cartocassini" (figure aussi en fin de rubrique "liens utiles" sur la page d'accueil de notre blog). Les 19 planches PDF qu'il comporte vous transportent dans ce qu'était Paris au temps de Louis XV. On y découvre le visage de toutes les façades d'immeubles mais aussi le nom ancien des rues et leur tracé. La place des Vosges s'appelait "place Royale". L'Hôtel de Ville de Paris ressemble à ce que nous connaissons mais il faut se souvenir qu'il a été agrandi sous Louis-Philippe, incendié pendant la Commune de Paris en 1871 et reconstruit (presque) à l'identique entre 1874 et 1882. De nos jours, seul le pavillon central reproduit l'ancien bâtiment de la Renaissance.

    La place de Grève (IVe actuel) se dévoile telle qu'elle était avec un bord de Seine "au naturel" et des barques dédiées au transport de marchandises. On découvre que les ponts de la Seine (voir ci-dessous le Pont Notre-Dame) sont majoritairement dotés d'immeubles résidentiels assez haut qui leur donnent un air de Ponte Vecchio florentin.

    Plan turgot hôtel de ville                                                                                                                                  

     Cliquez gauche dans les images pour une meilleure résolution.

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  • Archives 46 graff garage 30 11 11
    Garage des Archives, 46 rue des Archives (IVe)

                                     

    Cette oeuvre date du dimanche 27 novembre 2011. Un homme s’est installé là avec tout ce qu’il faut pour peindre, plus une échelle car le mur est haut, et il nous a laissé ce décor assez surprenant. A vrai dire, il n’a pas terminé l’ouvrage dans la journée. On pouvait lire en haut « pas fini » et effectivement il est revenu dans la semaine pour l’achever.

    Le propriétaire du mur, le patron du garage des Archives, n’a pas été pris au dépourvu. L’artiste a demandé son accord sans contre-partie. Exaspéré par les tags qui apparaissaient régulièrement la nuit sur cet espace d’une vingtaine de mètres carrés, il a pensé qu’en ne s’opposant pas à la réalisation d’un énorme graff, il dissuaderait les barbouilleurs dont on dit qu’ils auraient un certain respect pour le travail d’autrui.

    Nous laissons à chacun la liberté de dire si ce décor est beau ou pas, s’il convient ou non au caractère du quartier. On peut reconnaitre à cette peinture une valeur décorative ou se déclarer totalement allergique à cet art inspiré de Basquiat et de ses émules.

    Une chose est certaine cependant : toute intervention sur la façade d’un immeuble doit faire l’objet d’une demande d’autorisation de travaux adressée aux services de l’urbanisme de la Mairie de Paris.

    La mise en peinture d’une devanture, l’installation d’un store, d’une banne, etc … sont réglementées. Dans le Marais, l’avis conforme de l’Architecte des Bâtiments de France est requis. Il est clair que cette procédure n’a pas été suivie dans cette affaire.

    Il est dans notre mission d’en aviser la Direction de l’Urbanisme, sans préjuger d’une décision qui pourrait être aussi bien la régularisation de l’intervention si les autorités compétentes l’approuvent que son effacement pur et simple sous une bonne couche de badigeon.

    Archives 46 vue générale 07 12 11                                                                                                                      

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  • Archives 43 comptoir archives bas retour

    C'était en 2010 dans le IVe. Bache plastique gonflée comme une baudruche pour accueillir plus de monde, règle "un tiers/deux tiers" à l'avantage des piétons ignorée, profusion d'ardoises et de mobilier de desserte sur l'espace public …. On avait affaire à l'archétype de l'exploitant désinvolte. Histoire sans paroles (19 juin 2011).

    Archives 43 comptoir archives nouvelle terrasse 30 11 11
    Novembre 2011. La terrasse est désormais délimitée par des parois rigides. C'est un  progrès considérable pour les piétons et pour le paysage de la rue qui avait trop souffert de ces "rideaux de douche" inesthétiques en plastique. Même dans le Marais, secteur sauvegardé où les exigences en matière d'urbanisme sont fortes, ils avaient fleuri ça et là.

    Pour autant les dispositions du nouveau "règlement des étalages et terrasses" de la Ville de Paris, en vigueur depuis le 1er juin 2011 et auquel nous avons été associés dans le cadre de "Vivre Paris !", sont-elles respectées ?

    Pas vraiment. Voici ce que nous constatons : des tables et des chaises ajoutées au-delà de l'espace autorisé, plusieurs ardoises et du mobilier de décoration au carrefour, emprise de la terrasse en équerre non conforme : elle occupe la moitié environ du trottoir et les deux tiers – au lieu du tiers – de l'espace "utile" (qui s'entend hors obstacle, ici le pied d'un feu rouge). La largeur minimum de 1,60 mètre pour les piétons n'est pas respectée.

    Archives 43 desserte et ardoises Archives 43 retrour rambuteau 01 11 11

     Entrée de l'établissement                        Retour "en équerre"

     

    Que penser du résultat ? Incontestablement, il y a un progrès. Cela étant, la Direction du Permis de Construire et du Paysage de la Rue de la Mairie de Paris, doit-elle tolérer voire régulariser ce qui est en contradiction avec le règlement ? Pourquoi pas si on cède à l'esprit de tolérance qui caractérise la majorité d'entre nous, certainement pas si la Directrice de l'Urbanisme entend faire respecter l'image qu'elle a donnée d'elle-même en déclarant en juin avec fermeté que son nouveau règlement, contrairement à celui de ses prédécesseurs, serait LUI appliqué.

    Nous reconnaissons qu'il n'est pas raisonnable de donner un signal qui sera immédiatement interprété par les exploitants comme une invitation à s'affranchir des contraintes du règlement. Dans le cas présent, la mairie peut considérer que l'emprise ne dépasse pas la moitié de la largeur du trottoir et qu'à ce titre elle peut déroger à la "règle générale". Il reste le feu rouge qui réduit considérablement le passage. Doit-on engager des dépenses publiques pour le déplacer ou le supprimer ? Elargir le trottoir ?

    Cette affaire a valeur de test et il faut reconnaitre qu'elle n'est pas facile à régler. Le "conseil de rue des Archives" mis en place par la Maire du IVe Dominique Bertinotti, qui rassemble des habitants, des commerçants et des associations, se réunit prochainement. Nous suggérons qu'il émette un avis.