Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

  • Gravilliers 7

    Derrière cet immeuble du XVIIIe siècle, remarquable par la majesté de sa façade (qui souffre cependant du mauvais goût des devantures), son portail à consoles cannelées et ses ferronneries, au fond de la cour, se cache un bâtiment de quatre étages avec combles et sous-sol qui abritait des activités d'artisanat. Il a été acquis par le promoteur de l'hôtel en construction au n° 11 de la rue, à l'emplacement des ateliers POCHAT, dont l'enseigne trône encore au sommet d'un pan de façade.

    C'est maintenant un secret de Polichinelle : la création d'un hôtel (de tourisme) dont nous parlions dans notre article du 16 février se confirme. Sur un site encore très confidentiel et inachevé, ses propriétaires en font une publicité discrète mais alléchante (site Jules & Jim).

    Quand nous évoquions, avec le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, le devenir de la rue des Gravilliers le jour où le monopole du commerce de gros cèderait la place à une véritable diversité, nous pensions aux commerces de bouche (à propos, le boucher "Manu" se déclare très satisfait de ses affaires et parle de s'agrandir), aux professions libérales, aux galeries d'art, aux activités tertiaires en général mais certainement pas à la création d'un hôtel. D'autres l'ont osé et c'est tant mieux. Leur réussite signera indiscutablement le renouveau de la rue et, par contagion, du quartier.

       

  •  Cassan la veys

    Dans les arrondissements centraux de Paris, où l'agitation bat son plein, les riverains ont laissé libre cours à leurs rêves bucoliques.

      

    Aux "Européennes" de 2009, la liste des Verts s'était placée en tête dans trois des quatre arrondissements du centre (35 % dans le IIe). Aux "Régionales" de 2010, la même tendance se manifeste à l'issue du premier tour. Certes, Jean-Paul Huchon s'en sort mieux que Harlem Désir, tandis que l'UMP est à peu près stable, mais les Verts font bonne figure dans le Ier, caracolent en tête dans le IIe, talonnent le PS dans le IIIe et sont tout proches de l'UMP et du PS dans le IVe.

    Les Verts, à tort ou à raison, et malgré le parfum d'utopie qui les entoure, malgré la perplexité voire la désapprobation que suscitent leurs prises de position sur certains sujets de société, sont associés dans la pensée collective à la défense de la qualité de vie dans les quartiers qui souffrent le plus de l'invasion de l'espace public, des désordres en tout genre, de la pollution et du bruit.

    On les trouve en tête dans les quartiers les plus touchés, au sommet desquels se place Montorgueil, présenté jadis comme le laboratoire d'un urbanisme écologique, dont le Maire, Jacques Boutault, est obligé désormais de combattre les dérives, soutenu par ses administrés dont il a réussi néanmoins à garder la confiance.

    Ils commencent à peser dans le Ier où l'UMP reste dominant, car "les Halles" sont là avec leur cortège de nuisances et leurs terrasses invraisemblables, dans la continuité du IIe, de Montorgueil et de St Denis.

    Ils font jeu égal avec les deux grands dans le IVe, qu'on présente souvent comme le pôle magnétique de la fête dans le Marais. Ils talonnent le leader PS dans le IIIe, bastion socialiste, que les désordres nocturnes commencent à envahir, attisés par la rue de Bretagne, haut lieu de la mode et de la création, arrosés par le chapelet de bars de jour et de nuit, qui jalonnent l'axe est-ouest de La Perle à Michel le Comte, et qui lancent leurs métastases sur des lieux inattendus comme la rue des Gravilliers.

    Faute d'avoir accordé suffisamment d'attention aux attentes des habitants, les partis dominants se partagent ce qui reste. Leurs prises de positions récentes sur les revendications des professionnels de la boisson et de la nuit, en dépit des mises au point qui ont suivi, ont fait penser aux habitants, sans doute à tort, qu'ils n'étaient pas au centre de leurs préoccupations.

    Ils ont eu raison pourtant de souligner qu'il y a d'autres enjeux bien plus fondamentaux dans ces élections régionales que vouloir dormir la nuit ou circuler sans gêne et sans danger sur les trottoirs. Mais pourquoi alors les têtes de listes d'Île de France ont-elles prêté une oreille si attentive aux leaders de la fête, dont les arguments sont contestables, sans même nous consulter ?

    Notre analyse ne signifie pas que le salut viendra des Verts. Les Verts cristallisent peut-être en ce moment nos aspirations mais on a le droit de douter qu'ils aient l'envie et les moyens de les exaucer. Ils ne sont d'ailleurs aux commandes ni de l'Etat ni de la Ville qui, eux, gèrent notre quotidien. A ceux-là nous disons qu'il y a des pressions en ce moment et des exigences que nous ne pouvons pas accepter.

    Assouplissement du règlement des terrasses, extension des autorisations ; musique et danse dans les bars la nuit, sans limite d'heure ; prise en charge par la collectivité des frais d'insonorisation ; quartiers réservés à la fête ; beuveries nocturnes. Voilà ce dont nous ne voulons pas. Pensez à notre qualité de vie au quotidien, nous prêterons alors une oreille plus attentive aux projets de "Grand Paris" ou "Paris Métropole". Et vous verrez sans doute se dégonfler le réservoir des abstentionnistes dont le niveau, à ce scrutin, a atteint des records absolus.

      

  • Sirènes de la nuit    

    Près des rivages de la politique, vivent des créatures enchanteresses  qui essaient de charmer, de leur voix mélodieuse, les candidats aux régionales. Ce sont des sirènes, des femmes-poissons. Attention : elles ont le pouvoir d'envoûter pour entraîner à leur perte ceux qu'elles auront séduits.

      

    Depuis des mois, les médias se font l'écho des plaintes des professionnels de la nuit au cri de "Paris se meurt, Paris s'endort, Paris n'est plus une capitale de la fête et de la nuit comme le sont Berlin ou Barcelone….."

    Nous sommes persuadés du contraire : Paris est la ville la plus visitée du monde. Les 29 à 35 millions (suivant les sources) de personnes qui s'y pressent chaque année se répartissent statistiquement vers toutes les activités de la ville : hôtels, bars, restaurants, cinémas, théâtres, spectacles, discothèques, boites de nuit …).

    Nous le rappelons, notre association d'habitants du Marais et toutes celles qui participent au réseau "Vivre Paris !" sommes tout à fait favorables à l'existence d'une vie nocturne qui, d'ailleurs, ne fait pas défaut à Paris. Nous demandons simplement qu'elle respecte les lois et règlements qui en régissent l'exercice dans deux domaines essentiels : le bruit et l'occupation de l'espace public.

    Les professionnels de la nuit et des débits de boissons ont cherché, dans la perspective des élections régionales, à obtenir des têtes de listes des engagements au bénéfice de leurs affaires. Nous avions annoncé que nous en rendrions compte à la veille du premier tour pour que vous puissiez juger l'importance que ces personnalités accordent à leurs électeurs qui, dans l'Île de France, considèrent à 71% le bruit comme la nuisance environnementale numéro 1 (Bruitparif).

    Face aux exigences, qui sont : levées des contraintes horaires sur la fermeture des bars le soir, modification du règlement des terrasses, révision du décret de 2006 qui limite le bruit des établissements diffusant de la musique la nuit, tolérance des policiers devant les infractions, suppression de la fermeture administrative et financement des travaux d'insonorisation, voici comment ils ont réagi.

    Jean-Paul Huchon est ouvert au financement par la région des aménagements visant à insonoriser les salles. Il se propose également de faire fonctionner le RER toute la nuit du samedi soir pour que les échanges Paris-Banlieue soient plus aisés.

    Ian Brossat, président du groupe communiste à la Mairie de Paris, chargé d'organiser les "états généraux de la nuit", a reçu "Vivre Paris !" et a prêté peu de cas à nos arguments. Selon lui, les quartiers de Paris qui disent souffrir d'un excès d'activité festive sont en réalité des privilégiés puisque le prix du logement y est plus élevé qu'ailleurs. CQFD.

    Valérie Pécresse est d'accord aussi pour que la région finance l'insonorisation des salles bruyantes. Chantal Jouanno ajoute quant à elle qu'il faut affecter à "la fête" un domaine réservé et suggère que ce soit le Marais, plus précisément les quais de Seine.

    Vincent Roger, élu UMP de Paris dans le IVe, est plus réservé mais pense qu'il faut effectivement trouver un secteur où les gens soient plus libres de festoyer. Que les exploitants bénéficient d'une aide financière de la région ne le gène pas.

    Christophe Girard, élu PS de Paris dans le IVe, Adjoint au Maire de Paris pour la Culture, se dit scandalisé par les prétentions des professionnels de la nuit et parle de "cabale". Pour lui, cette campagne est faite pour masquer le manque de créativité, d'inventivité de ceux qui se plaignent. Il rejette leurs demandes et affirme que le Maire de Paris n'a jamais dit qu'il les soutiendrait.

    Dominique Bertinotti, Maire PS du IVe, tient "au mélange, dans le Marais comme ailleurs, des acteurs de la vie urbaine, habitants, commerces, entreprises, touristes. Elle n'est pas opposée au financement de salles publiques polyvalentes qui peuvent abriter des fêtes ou des spectacles mais ne voit aucune justification à ce que la région apporte son concours financier à des exploitants privés". Elle pourrait tirer profit de la déclaration de Mme Jouanno, qui va laisser
    perplexes les habitants du Marais et de Paris, car elle revient à créer
    un parc d'attractions, un Disneyland, un ghetto festif, incompatible
    avec la présence d'habitants.

    Corine Faugeron, élue à la mairie du IVe, au nom des "Verts" -Europe Ecologie- plaide contre une densité d'habitants excessive et pour une dilution des lieux générateurs de bruit. L'heure normale de fermeture des bars – 02h00 du matin – lui paraît trop tardive. Elle rêve d'une salle des fêtes dans un lieu prestigieux, gérée et aménagée par la Ville et pourquoi pas l'hôtel de Coulanges, 1bis place des Vosges, occupé actuellement par les squatters de "Jeudi Noir". Elle précise en revanche au sujet des exploitants privés : "on n'est pas là pour servir la soupe aux bars".

    Nous rapportons ce que nous avons lu ou entendu. Nos colonnes sont ouvertes à ceux qui voudraient y apporter des clarifications. A M. Pierre Aidenbaum, par exemple, à qui nous le disions hier et avec qui nous n'avons pas pu discuter sur le fond. L'existence d'un deuxième tour nous laisse le temps pour cela.

    Pour que se rompe l'envoûtement de ceux qui auraient pu succomber aux sirènes.

      

    (Illustration Edmond Dulac, la petite Sirène)

    P.S. # 1 du 12 mars 2010 : Vincent Roger, élu de Paris du IVe, nous adresse une réponse en commentaire. Nous vous invitons à la lire attentivement et le remercions pour les précisions et clarifications qu'elle comporte.

    P.S. # 2 du 12 mars 2010 : Thiéry Coudert, vice-président du groupe UMP à la Mairie de Paris nous informe d'un voeu présenté en conseil de Paris en décembre pour la création aux Batignoles d'un espace culturel et festif, Voeu thiéry coudert, voeu qui a été rejeté par la majorité. Nous sommes heureux qu'il y ait eu des velléités de protéger les riverains, mais nous aurions préféré que les attendus ne reprennent pas un argumentaire des industriels de la nuit (Paris se meurt, etc …) qui ne reflète pas la réalité. Nous remercions Thiérry Coudert pour son intervention.

    P.S. # 3 du 18 mars : Dominique Bertinotti, Maire du IVe, nous demande de préciser que les propos que nous lui prêtons n'engagent que nous.

     

       

       

  •  Archives 43 comptoir archives bas dégagéArchives 43 comptoir archives bas retour

       

    On s'est réjoui trop vite. AVANT, maintenant, c'est la photo de gauche. APRES c'est celle de droite. La bâche est revenue envahir le trottoir. Le rideau de douche en plastique s'est refermé sur le ventre rebondi de l'habitacle. On gagne 50 centimètres de trottoir qui valent leur pesant d'or. On fume en toute illégalité, on appauvrit le paysage urbain. Qu'importe. La police va intervenir ? S'il le faut, on paiera l'amende. Et puis, on verra ….

    Aimer le Marais, c'est le respecter. On peut l'exploiter, oui, mais avec modération. Sinon, on tue la poule aux oeufs d'or.

       

  • Geoffroy l'angevin 18 et 16 Geoffroy l'angevin vue beaubourg

     

    Rue Geoffroy l'Angevin (IVe), le 16 et le 18 avec en enfilade le Centre Pompidou

                                                                                                        

    Impossible de photographier les sept étages de l'immeuble situé au 18 de la rue. On ne dispose pas de recul suffisant dans cette rue étroite bordée d'immeubles anciens pour que l'objectif saisisse tous les étages. Il y en a sept, dont un sous combles. Le commerce du rez-de-chaussée conserve les stigmates de l'époque où il proposait à ses clients des spécialités orientales : couscous, tajine, pâtisseries ….

    Depuis, l'immeuble entier est devenu insalubre et inhabité.

    La société immobilière d'économie mixte de Paris (S.I.E.M.P.) en a fait l'acquisition en vue de sa réhabilitation. Le septième étage sera supprimé. Il restera six niveaux qui abriteront six logements sociaux de 55 m² chacun. Une demande de permis de construire a été déposée dans ce but à la Mairie de Paris.

    Cette réalisation s'ajoute à la liste déjà longue des rénovation d'immeubles dans le IVe destinés à des demandeurs de logement aux revenus modestes. Chaque fois qu'il s'agit d'immeubles entiers en déshérence vers lesquels les investisseurs privés ne se bousculent pas, car la réhabilitation n'est pas jugée rentable, et qu'un bailleur social s'y intéresse, l'urbanisme de nos quartiers y gagne en qualité, et des personnes en quête de logement au coeur de Paris y trouvent une solution à la portée de leurs moyens.

    Cette approche va dans le sens de la loi SRU (solidarité et renouvellement urbain) qui exige par commune 20% de logements sociaux. Elle assure l'unité de gestion de l'immeuble par le bailleur social puisqu'il est le seul propriétaire. Par contraste, les dispositions du PLU (plan local d'urbanisme) de Paris qui imposent 25% de logement social pour chaque rénovation de plus de 800 m² n'ont pas les mêmes vertus. Une copropriété mêlant des particuliers et un bailleur social est logiquement plus difficile à gérer car les priorités et objectifs se révèlent souvent contradictoires.

    Par ailleurs, l'obligation de céder à un bailleur social 25% de la surface habitable à des conditions favorables, c'est-à-dire au-dessous du prix de marché, oblige le promoteur à une péréquation qui  pousse le prix du m² à la hausse pour les autres acheteurs. On alimente ainsi la pression sur le prix de l'immobilier libre avec, pour conséquence, l'accès à la propriété plus difficile encore aux classes moyennes. Dans le pire des cas, elle peut conduire le rénovateur à laisser son chantier en jachère.

    Le PLU ne s'applique pas au Marais qui est géré par son PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur)  mais des voix s'élèvent à propos de sa révision pour que des règles de ce type s'appliquent. Il faut se garder de céder sans réflexion à un sentiment louable sans en mesurer les effets non désirés et sans prévoir de recours. Trop de contraintes peuvent tuer l'initiative privée si la Ville n'a pas les moyens financiers d'intervenir et si le vendeur se refuse à brader son bien.

    On en a un exemple avec l'hôtel de Coulanges, 1bis place des Vosges (IVe), occupé par des squatters, dont la propriétaire privée a jeté l'éponge, à cause de son âge mais aussi parce que les travaux de rénovation  qu'elle avait entrepris évoquaient le tonneau percé des Danaïdes. L'Etat pour sa part n'a ni les moyens ni le désir de prendre une relève ruineuse, et la Mairie de Paris commence à comprendre qu'elle a dépassé les limites de résistance de ses administrés et en particulier des classes moyennes en matière de hausse des impôts destinés à financer des acquisitions dont la pertinence ne saute pas aux yeux.

    La sagesse semble aujourd'hui de laisser les rénovateurs privés  risquer leur argent, la municipalité  réhabiliter les immeubles entiers insalubres qui ne suscitent aucune vocation chez les investisseurs, et de trouver des émirs du golfe, à l'image de l'hôtel Lambert, ou des mécènes, pour assurer la survie des éléments les plus prestigieux de notre patrimoine national. En attendant que l'Etat-providence ait retrouvé des couleurs et les moyens de faire face à ses devoirs.

                                                                                                                

                                                                                                                                                                                 

                                                                                                                                       

  • Hôtel st aignan photo musée 1

    L'hôtel Saint-Aignan, 71 rue du Temple (IIIe), cour intérieure

                                                         

    Visite de l'Hôtel de Saint Aignan

    et du Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme

    le 25 mars 2010

     

     Nous
    sommes heureux de vous inviter à la visite, animée par Mme Yaël Baranes, guide
    conférencière, du Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme installé dans l'Hôtel
    de Saint Aignan. Ce splendide hôtel particulier fut construit entre 1644 et
    1647 par l'architecte du roi Pierre le Muet, à la demande de Claude de Mesmes,
    comte d'Avaux. Claude de Beauvilliers, duc de Saint Aignan, gendre de Colbert
    et ministre d'Etat, rachètera l'hôtel en
    1688. L'hôtel de Saint
    Aignan sera acquis par
    la Ville
    de Paris en 1962 puis dédié à un musée de la civilisation juive en 1986.

     

    Le
    musée contient des objets de culte, des tableaux de peintres juifs comme
    Chagall, Soutine, Lipchitz… Nous partirons à la découverte de l'hôtel de
    Saint Aignan du 17ème siècle à nos jours en suivant les traces matérielles
    laissées par les reconversions du bâtiment.

     

    La visite contera les chroniques du duc de Saint Aignan
    et les faibles souvenirs laissés par les habitants de l'hôtel en 1939 en
    montrant la manière dont le musée s'inscrit dans leur mémoire. Avec l'histoire de l'Hôtel de Saint Aignan,
    ce sera aussi l'histoire de la communauté juive qui vous sera contée au cours
    d'une visite d'une heure et demi.

     

    Le
    nombre de places étant limité, nous vous invitons à vous inscrire le plus
    rapidement possible auprès de Marie-Françoise Masféty-Klein par mail
    :
    mfmk@free.fr
    ou par téléphone au 01 42 72 61 41. Afin de couvrir à la fois le droit d'entrée au musée de
    5 € par personne et un forfait de 120 € pour le conférencier du musée, nous
    vous demanderons une participation aux frais de 12 € par personne et de 20 € pour les couples.

     

    Rendez-vous devant le Musée à 14h15

    le jeudi 25 mars

    71, rue du Temple 75003

                                 

    Vous y retrouverez des membres du bureau de l'association ainsi que son président

                                                                                                                                         

     

  • Pecresse Huchon jean paul

    Valérie Pécresse, tête de liste UMP, et Jean-Paul Huchon, tête de liste PS, les deux principaux protagonistes en Île de France, font aux industriels de la nuit des risettes qui se soucient peu des habitants. Leurs électeurs, cependant.

       

    Le quotidien "Le Parisien" du samedi 27 février a consacré à nouveau une pleine page au débat entretenu par les industriels de la nuit et les fabricants de boissons alcooliques autour des nuits parisiennes. Nous leur tirons notre chapeau car ce sont des as de la rhétorique. Platon vouerait sans doute à leur talent une admiration sans borne. Partir d'un principe erroné – Paris se meurt – pour convaincre les décideurs de les aider à développer leurs affaires, relève en effet du tour de force.

    Car Paris ne meurt pas. Avec ses 29 millions de touristes par an, un chiffre qui croît chaque année, Paris se classe au premier rang des villes les plus visitées au monde. Les activités de jour et de nuit en profitent bien entendu, comme en témoigne la foule dont nous constatons la présence croissante dans les rues, les bars, les restaurants, les cinémas, les théâtres, les salles de concerts, les discothèques et autres lieux de rencontre.

    Nous ne disposons pas des mêmes moyens pour nous défendre et financer notre propagande, mais nous avons en mains un bulletin de vote. Puisqu'il n'y a aucun débat de fond dans ces élections, il nous appartient d'analyser, sur un sujet qui a trait à notre bien-être, quelles sont les positions prises par les uns et les autres et décider de notre comportement.

    Voici ce qu'ils proposent :

    Jean-Paul Huchon se déclare prêt à augmenter l'aide financière aux établissements de nuit pour qu'ils insonorisent leurs salles. Etrange proposition. Si l'activité est économiquement rentable, les banques sont là pour y pourvoir. Que viendrait faire l'argent du contribuable dans cette galère ?

    Valérie Pécresse nous laisse sans voix : elle pense que le Marais doit être "ciblé" pour bénéficier plus que tout autre quartier, de la manne des pouvoirs publics au prétexte de la "forte concentration d'établissements". Elle oublie simplement que le Marais bénéficie aussi de la plus forte densité d'habitants avec des pointes à 450 hab/ha (APUR) et que la sagesse jointe au respect de ces habitants commande d'y interdire la création de toute nouvelle activité bruyante.

    Le MoDem fait encore plus fort. Alain Dolium, sa tête de liste, parle de créer un label "quartier musique". Nous sommes tentés de lui décerner le label de la légèreté. A-t-il pensé un instant aux gens qui vivraient dans ces quartiers et dont les nuits seraient des enfers ?

    C'est un peu dommage : on ne trouve de déclarations de bon sens que chez certains extrêmes qui suggèrent qu'on devrait organiser la fête là où elle ne gêne personne, et un silence prudent de la tête de liste des Verts, Cécile Duflot, qui considère "qu'il faut faire quelque chose" sans en dire plus.

    "Le Parisien" met une touche plaisante à son reportage en révélant que Ian Brossat, président du groupe communiste à la Mairie de Paris et chargé de l'organisation en juin des "états généraux de la nuit", est harcelé la nuit à son domicile par un mauvais plaisant qui cherche à l'empêcher de dormir. Nous condamnons la démarche même si, pour reprendre une formule utilisée dans d'autres circonstances, nous pouvons la comprendre.

    Ceux qui, dans nos quartiers, défendent ces listes ont encore le temps de s'expliquer. Nous leur ouvrons nos colonnes et celles du réseau "Vivre Paris !" auquel nous appartenons. Dans l'état actuel des choses, nous sommes obligés de reconnaître que notre tentation est de vouer tout le monde aux gémonies et de considérer l'abstention comme un refuge.

      

    Habitants du Marais - et d'ailleurs – venez peser dans ce débat où vous êtes les oubliés. Diffusez largement cet article et rejoignez notre association apolitique en  cliquant ICI

     

  •    Pierre au lard galerie spaghetti google coul

    En couleurs, l'implantation envisagée par les promoteurs pour la boite de nuit, du 14 rue Saint Merri au 3 de la rue Pierre au Lard. La partie jaune correspond à une "tâche jaune" du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais.

       

    Nous rendions compte, dans notre article du 7 janvier, du refus du Préfet de Police de Paris et du Procureur de la République d'accorder une licence IV à ce nouvel ensemble.

    Depuis, les gérants du COX qui exploitent aussi le FREE DJ, 35 rue Ste Croix et ambitionnent de s'étendre encore en fusionnant le "Curieux Spaghetti", 14 rue St Merri et la galerie d'art du 3 rue Pierre au Lard, répondent qu'ils n'envisagent plus la création d'une boite de nuit mais un "centre pluriculturel avec studio d'enregistrement pour des groupes ou des émissions de télé, un lieu d'expositions temporaires et une salle pour des soirées ou des mariages" (Le Parisien)

    Il reste un hic cependant.

    Le bâtiment du 3 rue Pierre au Lard, une ancienne galerie d'art dont l'activité a cessé depuis quelque temps, est inscrite en "tâche jaune" au PSMV du Marais. Le PSMV est accessible en ligne désormais sur le portail de la Mairie de Paris. Pour accéder aux parcelles concernées, rien de plus facile, utilisez ce lien, puis cliquez dans la zone 7 du plan du Marais. Vous constaterez que le bâtiment du 3 rue Pierre au Lard brille d'un jaune vif qui ne laisse aucun doute sur sa qualification.

    Pierre au lard 3 travaux 18 11 09

    3 rue Pierre au lard

       

    Il s'agit, au titre de la légende du PSMV, accessible avec le même lien, d'un "immeuble dont la démolition pourra être imposée à des fins de mise en valeur ou en raison de sa vétusté"

    On est tenté de se dire que ce n'est pas sans raison que les promoteurs de ce projet ont préféré lancer les travaux d'urbanisme sans autorisation préalable de la Mairie de Paris. La vigilance des associations a permis d'interrompre le processus et leur a valu un procès-verbal et la menace d'être déférés en correctionnelle.

    Comment vont-ils surmonter ce nouvel obstacle ? Le risque est trop grand pour les riverains que le nouvel habillage du projet ne change pas sa finalité. Ils ne feront certainement rien qui puisse en faciliter l'exécution.

       

  • St antoine 21 hôtel de mayenne gravure ancienne St antoine hotel de sully facade rue bis

    Non, il ne s'agit pas du même bâtiment, mais de frères jumeaux : à gauche l'hôtel de Mayenne, 21 rue St Antoine (IVe), gravure ancienne représentant l'édifice avant l'adjonction en 1889 de la partie centrale et à droite l'hôtel de Sully, 62 rue St Antoine, tel qu'il apparait aujourd'hui après sa rénovation récente.

                                                                                                                 

    L'affaire a fait débat entre la Mairie de Paris et son bras armé la Commission du Vieux Paris, et le Ministère de la Culture, partisan du retour à l'architecture originelle de la façade, en application du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais. Le dossier de restauration incluait la suppression de l'ajout du XIXème siécle (notre article du 19 novembre 2009)

    La discussion est close. Le Maire de Paris s'est rangé à la décision du Préfet de Paris d'autoriser les travaux de restauration et de mise en sécurité de ces bâtiments qui abritent l'Ecole des Francs-Bourgeois. Les panneaux d'information qui ont été placés sur la façade, annoncent le démarrage imminent du chantier qui sera supervisé par Jean-François Lagneau, Architecte en Chef des Monuments Historiques.

                                                                                                                                                     

  • Pastourelle 35 angle temple fev 10
     Immeuble 35 rue Pastourelle (IIIe), aux arcades barricadées depuis un an par la mairie du IIIe pour éviter une occupation indésirable.

                                                                                                                                                                                                                                                       

    Le bâtiment fait partie de l'empire immobilier que France Telecom s'est constitué dans les années 50 sur le quadrilatère Temple, Pastourelle, Archives et (en partie) Haudriettes (IIIe). Nous en faisions la description en 2007en parlant des projets de l'opérateur, avec un point en 2009 sur l'avancement des opérations.

    S'agissant de l'immeuble "aux arcades", que des sans-abri avait investies avec du mobilier de fortune et dans des conditions sanitaires qui avaient été un souci journalier pour la mairie et la police, il avait été barricadé en attendant la solution à un conflit entre le propriétaire, France Telecom, et la Mairie de Paris. Celle-ci était intervenue pour exercer son droit de préemption sur une "déclaration d'intention d'aliéner" au bénéfice d'un rénovateur privé.

    Sans toutefois y mettre le prix. L'offre de la mairie, alignée sur l'évaluation des domaines, était 40% en retrait sur le montant prévu dans la transaction conclue. La justice, saisie par France Telecom, lui donna raison. La Mairie de Paris interjeta appel ….. On était parti pour une longue période d'immobilisme.

    Il fallut le pragmatisme du Maire Pierre Aidenbaum pour que l'affaire sorte de l'impasse. L'acheteur accepta de réserver un étage entier à un bailleur social. Cette concession lui valut d'obtenir son permis de construire en décembre 2009. Les travaux sont aujourd'hui sur le point de commencer.

    Cet immeuble a quelques particularités. Tout d'abord, il inclut l'espace sous les "arcades". Le domaine public disposait d'un droit de passage mais la municipalité y a renoncé. Les arcades vont donc être fermées dans la nouvelle configuration et l'espace récupéré sera affecté à des commerces qui occuperont tout le rez-de-chaussée, avec leur devanture à l'aplomb de la façade.

    Cette façade justement, qui est d'époque. C'est même tout ce qui reste du bâtiment originel du XVIIIème siècle. Elle a été conservée pour faire ce qu'on a appelé du "façadisme", avec une pointe de mépris. Il est vrai que cette démarche prive les architectes de toute occasion de briller mais quand on voit ce qu'ils ont fait de l'espace Beaubourg, du carrefour Temple-Michel le Comte (avec le gymnase et les constructions annexes), du centre scolaire et sportif Saint Merri, on se réjouit que le cadre architectural de l'espace Temple-Pastourelle n'ait pas été gâché par un ouvrage de la même veine.

    Dans un an, si tout se passe bien, le chantier sera terminé et les palissades retirées. On sera attentif aux activités économiques qui s'installeront au pied de l'immeuble. Les commerces de bouche, on n'y croit pas. Sont-ils d'ailleurs nécessaires en ce lieu précis ? des grossistes ? Ils renforceraient leur quasi monopole dans le quartier, sur un marché qu'ils qualifient eux-mêmes de morose. La tendance est plutôt à leur déplacement vers Aubervilliers. Des activités du tertiaire ? C'est dans la vocation du IIIe, au même titre que les métiers d'art. C'est ce que nous espérons.