Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Cadre de Vie, Environnement

  • Ste cath Espace general et Bancs publics privatisés rédPlace du Marché Ste Catherine : mainmise des bars-restaurants sur le terre-plain, l'espace et les bancs publics (photo VlM/PB)

     

     

    L'avocate des riverains vient d'adresser un courrier recommandé A/R à la Maire de Paris, préalable à une requête auprès du Tribunal Administratif en vue d'invalider ses mesures de dérégulation de l'espace public.

    Ce qui est demandé à ce stade :

    • faire retirer les tables installées sur le terre-plain central de la place
    • se conformer aux aux arrêtés et règlements en vigueur
    • dépêcher les agents municipaux pour contrôler les distances d'emprise sur la voie publique et des directives pour la lutte contre le Covid 19
    • retirer l'autorisation de terrasse aux établissements ne respectant pas les obligations de la charte

     

     

  • Ste catherine ducoudun redLa place du Marché Ste Catherine, aquarelle, par courtoisie de l'auteur Jean-Charles Decoudun

     

     

    Il y a maintenant sur la place environ 500 couverts dressés dès le lever du jour pour permettre  d’assurer un ou deux services quotidiens, midi et soir. Vous imaginez ??

    En l’espace d’un clin d’œil et sous les yeux d’une Mairie qui parait totalement impuissante en face des restaurateurs sans scrupules, la Place du Marché Sainte-Catherine a été comme « privatisée » et elle est devenue l’une des plus grandes cantines à ciel ouvert de Paris. Tout est confisqué !

    Les promeneurs ne peuvent plus s’asseoir sur les bancs publics pour se reposer, lire ou rêver sans devoir s’excuser auprès des clients attablés à moins de 50 cms d’eux. Bonjour l’ambiance et la sécurité sanitaire !

    Les mamans ou les papas doivent faire du gymkhana  avec leurs poussettes ou leurs caddies. Les enfants qui sont maintenant bannis de la Place ne peuvent plus jouer tranquillement comme ils le faisaient autre fois : adieu les petites courses folles, adieu les jeux de ballons et de chats perchés sur les plots. Les touristes, eux, n’ont plus le droit de découvrir cette petite place merveilleuse qui contribuait à faire la renommée du Marais.

    Tous sont donc laissés pour compte : les familles du quartier, les "vieux", les enfants, les handicapés, les passants :  tous ont été chassés !!  Circulez, il n’y a plus rien à voir…. Par contre il y a « à boire et à manger » si vous en avez les moyens ! …et tous ces riverains « travailleurs du jour » qui veulent dormir la nuit ou « travailleurs de la nuit » qui aspirent à se reposer le jour… ils n’en peuvent plus !

    Les riverains ? parlons-en. Pour eux c’est triple voire quadruple peine ! …et s’ils ne sont pas contents, ils n'ont qu'à aller habiter ailleurs ! D'abord ils ne peuvent plus rentrer chez eux sereinement sans se faufiler entre les tables et devoir s’excuser auprès des clients eux-mêmes attablés, pour atteindre l'entrée de leurs immeubles.

    Ensuite, leurs 350 fenêtres donnant sur la place sont définitivement condamnées à rester fermées nuit et jour pour éviter l'énorme brouhaha généré par ces 500 couverts et les conversations, ponctué par la musique des baladins, le tout amplifié par la caisse de résonance formée par les immeubles de la Place du Marché Sainte-Catherine.

    Enfin ils subissent toutes les nuisances possibles à l’intérieur de certains immeubles, puisque les cuisines minuscules installées dans les caves ou dans les arrière-boutiques et qui avaient déjà du mal à servir autrefois la cinquantaine de clients attablés sur les espaces de terrasses autorisés, doivent maintenant en servir chaque jour le triple ou le quadruple.

    Mais tout cela n'est autorisé ( ??) que jusqu'à 22 heures, direz-vous ! Peut-être mais ce n’est pas du tout le problème : LE PROBLEME c’est « TOUT  l’ESPACE NUIT et JOUR »… … car c’est aussi oublier qu’à partir de 22h00, c'est la valse des guéridons et des chaises qui prend le relai sur le terre-plein central.

    …. Et sur les terrasses, dont les 2,50 m d’espace autorisé (délimités par des croix de Saint André) sont largement dépassées, le service continue jusqu'à pas d'heure… et sur le coup de 02h00 du matin, alors que les conséquences de ces implantations sauvages devraient avoir disparu, les clients éméchés prennent le relais en terminant leur nuit sur les bancs publics (les même bancs « confisqués » que ceux de tout à l'heure) avec force éclats de voix, chansons, vociférations quand ils n’urinent pas sur les soubassements des immeubles.

    Mais que fait la mairie ? Serait-elle dépassée par cette sauvagerie ? (on aimerait des explications !). Et que fait la Police ? Pas grand-chose, hélas, devant cet état de non droit et de laxisme avéré des autorités normalement compétentes. Et si l’une comme l’autre prétendent « tout faire » pour éviter ces abus et ces débordements, on aimerait les croire mais le moins que l’on puisse dire, c’est que cela n’est suivi d’aucun résultat tangible.

    Ce  « commerce sauvage » et cette « prise de liberté  de quelques uns »  privent TOUS LES AUTRES  (sans exception) de leur propre liberté, de leur tranquillité et de TOUS LEURS AUTRES DROITS qu’une municipalité responsable est supposée devoir leur garantir.

    Madame la Maire Anne Hidalgo, Monsieur le Maire Ariel Weil, répondez s’il vous plait !… car on espère encore pouvoir compter sur vous !

    S’il vous plait, rendez-nous nos modestes « droits de vivre » de simples citoyens, de simples parisiens, de simples piétons, de simples riverains, de simples touristes attachés à la beauté et à la sérénité (provisoirement ?) perdues des lieux

    On vous remercie par avance !!

    Patrick Broders

    Président d'honneur et fondateur du “Comité d’aménagement de la Place  du Marché Sainte Catherine"

     

  • Ste catherine place tables chaisesLa place du Marché Ste Catherine à 10h00 du matin, prête à accueillir la vague des clients de midi et du soir. On a compté 400 couverts pour un seul service ! (Photos VlM/PBClic gauche dans les photos pour agrandir)

     

     

    En donnant licence aux restaurateurs parisiens de se libérer des dispositions du Règlement des Étalages et Terrasses de 2011, négocié par nos associations "Vivre Paris !" avec Élisabeth Borne alors Directrice de l'urbanisme à la mairie de Paris, Anne Hidalgo par générosité a joué avec le feu. En annonçant qu'elle envisageait de pérenniser les dispositions annoncées, au cas par cas, au-delà du 30 septembre 2020, pour les mêmes raisons, elle court cette fois le risque de jeter de l'huile sur ce feu.

    L'incendie a bien pris sur la place du Marché Ste Catherine dans le IVe. Alors que tout se passait bien sur ce site qui est un petit bout de campagne à Paris, propice au repos et à la méditation, une place dont le Maire Ariel Weil s'est beaucoup occupé pour contenir le tropisme expansionniste des détenteurs de terrasse, l'épidémie est arrivée.

    Les trois mois de confinement ont mis les commerces à mal. Ceux de la place, une demi-douzaine de bars-restaurants, ont souffert comme les autres. Mais depuis la sonnerie de l’hallali les invitant à se servir sur l'espace disponible autour d'eux, ils se sont rués sur la place pour user et abuser de l'aubaine.

     

    Ste catherine occupation  Ste catherine decoudun

     

     

     

     

     

    Contraste frappant entre l'occupation anarchique de la place en ce moment et la vision bucolique de l'aquarelliste Jean-Charles Decoudun à droite (2005)

     

    Tables et chaises ont foisonné et occupent désormais les rives et le centre de la place. Elle sont rangées le soir mais des consommateurs restent là jusqu'à tard dans la nuit. Le bruit de leurs voix et les vociférations de ceux qui ont trop bu est particulièrement dérangeant pour les habitants dont c'est l'heure de dormir.

    Les riverains de la place s'interrogent. La Maire de Paris a-t-elle outrepassé ses droits en laissant les commerçants occuper l'espace public à leur gré. Elle les a invités à signer et à respecter une charte ad hoc. Ce document a-t-il une assise juridique et est-il réellement appliqué ? Que va-t-il se passer le 30 septembre 2020 ? La Maire a déclaré vouloir pérenniser les mesures "au cas par cas". Qui aura autorité pour décider du sort de cette place ?

    Il ne serait pas étonnant face à ces questions et incertitudes que les riverains s'en remettent à la justice.

    GS

     

     

  • Oberkampf red

    Rue Oberkampf le soir… Les méfaits d'un déconfinement débridé. (Photo riverain)

     

     

    Le propos de la Maire de Paris était louable : permettre aux bars-restaurants de refaire leurs marges perdues lors du confinement en leur offrant de l'espace public ad libitum jusqu'au 30 septembre. A une condition cependant : que ces commerçants s'engagent sur une charte et la respectent. Trop souvent, ils ne le font pas.

    Le XIe arrondissement est particulièrement concerné. Le collectif de riverains du quartier Belleville/Saint-Maur, s'exprimant par la voix de son porte-parole, attendait que le sujet soit discuté en conseil de Paris. Il a été déçu et s'adresse en ces termes à Nour Durand-Raucher, Conseiller de Paris, en charge de la sécurité dans le XIe :

    "Alors que deux sujets majeurs pour notre quartier étaient à l’ordre du jour du conseil de Paris des 23 et 24 juillet à savoir l’extension des terrasses éphémères et leur possible pérennisation d'une part, la gestion des mineurs étrangers d'autre part, vous n’avez pas jugé utile d’intervenir.

    Personne ne l’ignore, l’extension des terrasses et la création de terrasses supplémentaires ont des conséquences dramatiques pour la santé des riverains du quartier, pour le cheminement des piétons, notamment les personnes à mobilité réduite et les malvoyants. Olivia Polski, adjointe à la Maire de Paris, elle-même, a reconnu, lors des débats en conseil de Paris, que c’était logiquement dans les quartiers où la situation était la plus difficile que la Charte était la moins respectée.

    Par votre abstention, vous avez fait la démonstration d’une totale indifférence à la souffrance des habitants de notre quartier et n’avez même pas envisagé de solliciter un renforcement des contrôles ou de la médiation, ni sollicité le respect du Règlement des Terrasses et Étalages".

    L'arrondissement héberge par ailleurs rue du Moulin Joly un centre d'accueil et d'évaluation des mineurs étrangers, où se déroulent plusieurs fois par semaine des scènes de refoulement des jeunes et des bagarres. Les habitants regrettent que la mairie ait décidé d'implanter ce centre dans l'arrondissement : "Ce sujet relève au premier chef de votre portefeuille et devrait retenir votre attention, a fortiori parce qu’il a pour unique origine la décision de la ville d’installer ce centre en plein cœur d’un quartier prioritaire de la politique de la ville, qui est par ailleurs le plus dense de Paris (40.000 hab/km² NDLR) et situé à proximité immédiate de logements sociaux".

    Le porte-parole conclut ainsi : "Pour notre part, nous n’accepterons pas que, sous cette mandature, la descente aux enfers de notre quartier se poursuive, qu’il s’agisse des nuisances, des terrasses, du trafic de drogue ou de la prostitution qui gangrènent notre quartier et son espace public".

     

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    Birague terrasse chauffée 28 01 16Terrasse chauffée rue de Birague (IVe) (Photo VlM)

     

     

    Rendons grâce au Verts, leurs initiatives épousent quelques fois l'opinion majoritaire des français. Nous avons signalé dans un article du 12 décembre 2019 leur demande au conseil de Paris d'interdire les terrasses chauffées. Il est probable qu'ils l'auraient présentée à nouveau devant le conseil renouvelé mais le gouvernement prend les devants : le Conseil de défense écologique par la voix de la Ministre de la transition écologique Barbara     Pompili retient deux des mesures proposées par le Convention citoyenne pour le climat, la fin des "passoires" thermiques pour les bâtiments et l'interdiction des terrasses chauffées pour les bars-restaurants.

    Franceinfo rapporte ces déclarations de la Ministre : "Nous allons interdire le chauffage extérieur sur l'espace public, les terrasses" et obliger à "fermer les portes pour tous les bâtiments chauffés ou climatisés ouverts au public". Ces mesures ne seront pas mises en œuvre toutefois avant le printemps 2021,  pour aider les exploitants à sortir de la crise du Covid-19.

    "On ne peut pas chauffer à plein régime une terrasse en plein hiver pour le simple plaisir de boire son café en ayant chaud", a martelé la Ministre, évoquant une "aberration écologique".

    On rencontre deux types d'ombrelles chauffantes actuellement : au gaz avec dégagement de CO² à effet de serre, et électriques, très "propres" localement mais servies par une électricité d'origine essentiellement nucléaire.

     

  • Porte st martin carré Caméra

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    A droite, la caméra de vidéoprotection des rues Saint-Martin, Meslay et Sainte Apolline (Photos VlM/MA)

     

     

    "J'ai une très bonne nouvelle à vous annoncer : une caméra de vidéoprotection dernier cri composée de cinq objectifs pour garantir une vision à 360 degrés de manière continue et avec zoom vient d'être installée par la Préfecture de police près de l'arrêt de bus 38 au milieu de la rue Saint-Martin et au coin des rues Meslay et Sainte Apolline (IIIe)".

    Ainsi s'exprime Michel Arnaud, le président de l'ARQAM dont une des qualités est la persévérance. Il se démène intelligemment pour obtenir un semblant de calme autour du carrefour de ces rues, à deux pas de la porte St Martin. Il y a longtemps que son association, membre de "Vivre le Marais !", attendait cette caméra de surveillance suite au vote favorable du conseil d'arrondissement de la mairie du IIIe le 24 octobre 2016, il y a quatre ans !

    La situation particulière de ce quartier a fait l'objet d'un article de notre part en date du 3 mars 2018. Nous n'avons pas cessé depuis de soutenir la demande de l'ARQAM auprès de nos interlocuteurs de la Préfecture de police de Paris et tout récemment auprès de la Directrice de cabinet du Préfet Frédérique Camilleri.

    De son côté, l'ARQAM a bénéficié du soutien compréhensif du commissariat de police du IIIe en la personne du Major William Couturier et de l'engagement du Maire du IIIe Pierre Aidenbaum à financer la dépense d'un certain nombre d'aménagements à l'aide du "budget participatif" de la mairie de Paris.

    Michel Arnaud ajoute : "le major William Couturier suggère à ce propos de demander à Annabelle Imbert, Directrice de cabinet adjointe en charge de l'espace public auprès d'Ariel Weil, Maire de Paris Centre, de bien vouloir installer un panneau  "zone surveillée" devant le 355 de la rue Saint-Martin et de l'autre côté de la rue devant le 328, de sorte que les personnes tentées d'enfreindre l'arrêté préfectoral d'interdiction de vente  et  de consommation d'alcool sur la voie publique de ce secteur soient prévenues qu'elles risquent des sanctions du fait d'être repérées sur les images vidéo".

     

    Nous transmettons cette demande au nouveau Maire de Paris-centre, en lui rappelant les principales revendications de l'ARQAM et de son président :

    • arrêté anti-regroupement de la Préfecture de police, interdisant le rassemblement de plus de 3 personnes dans la rue
    • instauration des rondes régulières de policiers dans notre quartier : 6 fois par jour et en soirée (2 de la BAC, 2 en vélo, 2 à pied)
    • contrôles répétés des gérants des commerces pour fraudes URSSAF et sur la TVA en vue de leurs fermetures administratives, contrôles fiscaux des propriétaires louant aux gérants fautifs (loyers payés en liquide) et réunions périodiques à organiser à la mairie pour refaire le point.

     

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    Motos enlèvement 09 04 19 rédim

    Motos en cours d'enlèvement pour stationnement illicite sur trottoir, rue des Archives (IIIe). La tolérance à leur égard s'est atténuée ces dernières années mais leur nombre est tel que les moyens de la police n'y suffisent pas (Photos VlM)

     

     

    Il est bon de le rappeler en réaction au défilé de motards de samedi dernier, pour que le débat soit clair, que depuis des années, les motards représentés par la "Fédération Française des Motards en Colère" agitent la menace de manifestations bruyantes à Paris pour faire reculer le pouvoir municipal et national dans l'application de mesures qui visent l'ordre et la sécurité.

    Alors que les voitures sont soumises à un contrôle technique exigeant, les motos continuent à refuser de s'y plier. Pas étonnant dans ces conditions que des engins en mauvais état circulent et que les pots d'échappement frelatés pour faire plus de bruit continuent de nous assourdir…..

    En 2007, ils ont réussi à signer une "charte" avec Bertrand Delanoë et Denis Baupin, qui les autorisait à se garer sur les trottoirs "à condition de ne pas gêner"  et même à rouler dessus pour accéder au lieu final de stationnement. Ils leur était permis également de "remonter les files" de véhicules dans les encombrements. Le Préfet de police de Paris de l'époque avait déclaré cette charte hors la loi car non conforme au code de la route mais les motards s'en sont évidemment prévalu pour agir comme ils l'entendaient.

     

    Motards manif hdvManifestation de motards devant l'Hôtel de Ville

     

    Enfin, tous les véhicules à Paris acquittent des droits de stationnement. Il y a longtemps qu'on en parle pour les deux-roues motorisés mais à chaque tentative de mettre le sujet sur la table, les motards nous gratifient d'une manifestation monstre avec perturbation assurée. C'est pourquoi la mesure n'est toujours pas passée à Paris.

    Les choses pourraient changer maintenant si la Maire de Paris persiste à soumettre cette mesure comme elle l'annonce à un conseil de Paris avant la fin de l'année.

    Au-delà de l'intérêt pour la municipalité de récupérer quelques ressources en cette période de vaches maigres c'est l'équité qui est en jeu. Il n'est pas raisonnable de maintenir artificiellement par le biais de passe-droits une distorsion dans la compétitivité des moyens de déplacement en faveur du plus nuisible, qu'il s'agisse du bruit, de la qualité de l'air et de la dangerosité.

    GS

     

     

  • Charlot arméniens Charlot bretagne

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Rue Charlot, croisements rues du Perche  et de Bretagne (IIIe)

     

     

    Les protestations pleuvent. On trouve ces plots jaunes rue Charlot, mais aussi rue Charles-François Dupuis et rue Vieille du Temple. Un autre dispositif est signalé rue de Saintonge….

    Nous avons demandé au Maire du nouvel arrondissement Ariel Weil quelle est la logique de cet aménagement. Nous n'avons pas encore de réponse. Il est vrai que les nouveaux élus à la mairie de Paris sont en phase d'organisation et de constitution de leurs structures exécutives, ils ont droit à notre compréhension…

    A défaut nous ne pouvons que nous livrer à des conjectures. Voici donc ce que nous en pensons : Anne Hidalgo a déclaré vouloir réduire la place de la voiture dans certaines rues de Paris. Ce sont généralement les places de parking qui sont sacrifiées, au profit des trottoirs et de l'occupation de l'espace public par les bars-restaurants jusqu'au 30 septembre 2020.

    Dans le cas présent, nous gageons (car nous croyons que la mairie n'est pas insensible à l'esthétique et au bon goût) que ces plots jaunes vifs (ils doivent donner des boutons à l'ABF !) sont provisoires, le temps de repousser les véhicules stationnés et de construire les trottoirs….

    Au bout du compte, c'est-à-dire le 30 septembre 2020, les riverains bénéficieront de trottoirs plus larges mais perdront la possibilité de garer leur voiture. Il y aura vraisemblablement moins de circulation donc moins de pollution et moins de bruit.

    Les bars-restaurants, en revanche, vont faire le forcing pour pérenniser leurs terrasses conquises sur les trottoirs élargis mais, si les habitants ont accepté par solidarité que l'anarchie soit de mise jusqu'à l'échéance de la  tolérance municipale, ils verront comme un casus belli l'instauration d'un fait accompli qui n'est pas pour eux acceptable. La gestion de la crise par la mairie est juridiquement contestable.

    Les parisiens comprennent ce qui a été fait dans l'urgence pour secourir les exploitants mais exigeront, devant la justice s'il le faut, le retour d'un État de droit à Paris, notamment l'application du Règlement des Étalages et Terrasses de 2011, que nous avons négocié à  l'époque dans le cadre "Vivre Paris !" avec Élisabeth Borne alors Directrice de l'Urbanisme à la mairie de Paris. Ce règlement est toujours en vigueur.

    Gérard Simonet

     

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    Fresque bretagneGraffeur en action rue Charlot, carrefour Bretagne (IIIe)

     

     

    Depuis toujours, ce mur subit les pires avanies : affiches sauvages, campagnes publicitaires, tags, souillures….  Quand la mairie intervient pour le remettre en état, les vandales s'y ruent derechef pour assouvir leur soif de saccage.

    Ce lieu, un pan de mur de la rue Charlot au croisement de la rue de Bretagne n'est pas unique dans le sort qui lui est réservé. Il y en a d'autres à Paris et dans le Marais en dépit des règles strictes qui régissent l'esthétique du centre historique de Paris sous le contrôle de l'Architecte des Bâtiments de France, de la Délégation à la Culture (Christophe Girard)  et de la Direction Patrimoine et Architecture de la mairie de Paris. Il s'y ajoute un "Règlement Local de Publicité"  associé au "Plan Local d'Urbanisme" qui est censé régir l'affichage publicitaire dans le respect de l'environnement.

     

    Quatre-fils vieille du t décor 07 11 17Mur-pignon du 95 rue Vieille du Temple (IIIe). Fresque éphémère 2017

     

    Il apparait à l'usage que ce cadre institutionnel particulièrement élaboré est mis en défaut sur un certain nombre de sites. Le plus étonnant est celui du 95 rue Vieille du Temple (carrefour rue des Quatre-Fils) où la mairie n'est jamais parvenue à faire régner l'ordre – malgré la présence à cette adresse de la circonscription Paris-centre de Propreté de Paris – et a, bon gré mal gré, accepté de céder au principe de subsidiarité en transférant sa responsabilité à un intervenant privé qui gère le mur avec une efficacité que la municipalité doit lui envier car le décor en est préservé et plus aucune campagne d'affichage ne vient le défigurer depuis plus de trois ans.

    On peut évidemment ne pas apprécier ses choix artistiques et les messages qu'ils véhiculent. Sont-ils conformes à l'esprit du Marais ? Sans doute pas si on se réfère à l'art et l'architecture des XVIIème et XVIIIème siècles mais le musée Picasso qui est tout près nous rappelle que le génie a diverses façons de s'exprimer et qu'il s'arroge le droit de bousculer les courants existants. On a affaire ici au street-art qui a ses codes et qui mérite de s'exposer. Pour autant qu'il agisse avec les autorisations requises….

    Les opinions sont évidemment partagées à ce propos. Ainsi en est-il de Pascal Fonquernie, créateur de PARISMARAIS.COM et éditeur de son guide touristique, qui déclare à propos de la fresque en cours de fabrication rue Charlot :

    Une nouvelle création de 2Shy dans la rue Charlot, sur le "mur du Marais". Sympa de voir l'artiste en pleine action… 2Shy est le street-artiste qui a déjà réalisé la fresque "All you need is love", face au café café-brasserie "La Perle ".

    Dialogue : "Bonjour, vous avez le droit de peindre ici en secteur classé sauvegardé ?" – "oui j'ai la permission de la mairie, c'est une association qui gère ce mur et reçoit de l'argent de la mairie du 3ème et je suis payé par l'association… Pas très bien payé, mais c'est correct" nous dit le peintre. Belle idée en effet que de soutenir les artistes dans des espaces d'expression cadrés et réglementés plutôt que n' importe où… Hélas quant à la pérennisation des œuvres par principe éphémères, la mairie ne suit plus pour protéger le travail de l'artiste.

    En pratique, on observe une forme de solidarité des graffeurs. Une "œuvre" signée est  rarement recouverte. C'est ce qu'on observe en face de La Perle. Le comportement de la mairie de Paris tel que M. Fonquernie le rapporte n'est peut-être pas tout à fait licite ou orthodoxe mais pourrait se montrer efficace. A chacun de nous de décider si en la circonstance "la fin justifie les moyens" ! Le débat est ouvert.

    GS

     

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    Ste cath bisUne guinguette à Nogent ? Pas du tout c'est la place du Marché Ste Catherine (IVe) et ses "terrasses COVID" envahies de tables, de chaises et de consommateurs… On est loin du havre de paix propice à la méditation qu'elle a vocation à offrir au cœur du "SPR" (site patrimonial remarquable) du Marais !

     

     

    La place du Marché Ste Catherine est l'illustration des dérapages nombreux qui suivent la décision généreuse de la Maire de Paris de permettre au bars-restaurants de se refaire une santé, gravement affectée par le confinement, en s'étendant à leur gré sur les espaces publics avoisinants. On dénombre une demi-douzaine d'établissements sur la place. Tous n'ont pas le même comportement de "course à l'aubaine" mais certains se distinguent brillamment dans cette discipline…
     
    Le Président fondateur du comité d’aménagement de la place, Patrick Broders, adresse un nouveau cri d'alarme à Ariel Weil, Maire du nouvel arrondissement Paris-centre en lui rappelant que les mesures décidées par Anne Hidalgo pour aider au redémarrage de l'économie ont leur contrepartie dans une charte de bonne conduite qui ne parait pas respectée dans le cas présent. Voici sa lettre :
     
     
    Monsieur le Maire,
     
    Cet accaparement de l’espace public est totalement démesuré et hors tout accord avec les autorités sauf à ce que l’on nous le dissimule ! Le brouhaha  ambiant est épouvantable dans les appartements et les 300 fenêtres des riverains sont condamnées à rester totalement fermées. C’est un véritable scandale aussi bien sanitaire (au sens large du terme) que écologique : que fait-on vraiment ici pour préserver les (propriétaires) riverains : espèces déjà en voie de disparition !
     
    Et je ne vous parle pas encore de la gestion sanitaire des cuisines et des nuisances engendrées dans les parties communes des immeubles de la place: c’est une véritable catastrophe et le manque de réaction VERITABLE des services publics n’a d’égal que l’outrecuidance des restaurateurs qui se croient ABSOLUMENT TOUT PERMIS !
     
    Peut-on encore espérer quelque chose d’efficace de la part de la Mairie ( en dehors de la préservation des accès des secours qui ne sont eux-mêmes absolument pas respectés ). Permettez-nous de commencer à en douter a la vue de tous ces échanges épistolaires dont les restaurateurs se moquent éperdument !
     
    Entendez ici un cri de désespoir largement partagé par l’ensemble des habitants de la Place du Marché Sainte Catherine et des rues avoisinantes (Jarente en particulier) 
     
    Avec tout le respect que nous aimerions continuer à vous devoir, soyez assuré de nos meilleurs sentiments.
     
    Patrick Broders
    Président fondateur du comité d’aménagement de la place du marché Sainte Catherine
     
    PS : Je vous remercie de partager cela avec Madame Hidalgo et avec le Préfet de Police