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L’ex-hôtel de police du IIe occupé par des squatters : Ariel Weil, candidat Paris-centre, s’exprime…

 

Commissariat du IIeL'ex- commissariat du IIe, 18 rue du Croissant

 

 

Dans le cadre du regroupement des forces de police des quatre arrondissements centraux, cet immeuble dont le propriétaire est privé, a été libéré en septembre 2019 par le personnel du commissariat de police du IIe. Un permis de construire a été demandé à la Ville – et obtenu – selon des témoins locaux, pour sa réaffectation en résidence hôtelière.  

L'immeuble est en période de latence. Nous avons reçu hier 6 janvier ce message en forme d'alerte de Laeticia Mougenot, avocate au barreau de Paris et habitante du IIe. Elle met en cause Jacques Boutault, Maire du IIe, qui aurait aidé des squatters, le DAL (Droit au Logement) et La France Insoumise à prendre possession des lieux sans autorisation :

"Depuis des années nous savons que l'immeuble du commissariat du 2ème arrondissement va être libéré par la police. Depuis des années la mairie du 2ème pouvait réfléchir à quoi faire, en relation avec son propriétaire, de cet immeuble par ailleurs connu comme à la limite du salubre. Depuis plusieurs mois il y a un projet de création d'un hôtel pour lequel la Mairie a accordé des permis de construire. Depuis ce matin DAL, La France Insoumise et Jacques Boutault, notre Maire vert, ont réquisitionné l'immeuble et sont en train d'y installer des sans-logis. Est-ce raisonnable? Est- ce qu'il aurait pu être fait autrement ? Dans le respect du droit, de la propriété privée, de la sécurité des riverains (branchements électriques sauvages avec risques d'incendie, par ex). Je le crois. Mais ce n'est pas ce qui se passe actuellement et je ne remercie pas la Mairie du 2ème. A suivre…"

Le Maire du IVe, Ariel Weil, candidat à la mairie de Paris-centre sous la bannière d'Anne Hidalgo, publie une information sur Twitter aujourd'hui 7 janvier : "Nous avons pris notre part en mobilisant notre patrimoine et celui des bailleurs sociaux en attente de travaux pour y mettre de l’hébergement temporaire. Le parc privé doit prendre sa part à l’approche du plan Grand Froid". 

Au commissariat du IIIe, on confirme que les locaux étaient surveillés mais les occupants se seraient introduits sans effraction. Il s'agit désormais d'une occupation de fait. La police attend le jugement en référé que le propriétaire a sollicité du TGI (tribunal de grande instance). Il va statuer sur la situation. Une décision d'expulsion pourrait en découler.

Chacun est sensible à la détresse des sans-abris. Mais tout le monde se souvient des dérives des squatts, qu'il s'agisse de "Marais-Publique" rue Charlot dans le IIIe au début des années 2000, de la rue de la Banque ou de Rivoli. Il est normal que les habitants aux alentours s'en préoccupent. Le commentaire de Laeticia Mougenot rappelle que nous sommes dans un Etat où les situations sensibles ont leur droit à un traitement humain en toute légalité. L'occupation par la force ou la ruse, et la réquisition, sont des mesures d'exception qui n'ont pas leur place dans notre société.

GS

 

Postscriptum du 7 janvier

Candidat à la mairie de Paris-centre aux prochaines élections municipales, le Maire du IVe Ariel Weil s'est impliqué dans l'affaire et nous donne son analyse, qui "n'est pas très loin de la nôtre" selon lui. Voici ce qu'il en dit : 

 

"Je fais suite à votre article sur le squat de la rue du Croissant.

Le nombre de logements vacants dans le Centre de Paris est estimé à 25%. Compte tenu de la pénurie et de la cherté du logement, c’est bien trop.

A sa manière, le DAL a le mérite depuis des décennies d’alerter sur ce sujet important pour tous les habitants et de mener des opérations qui sensibilisent le public à ce sujet majeur.

En tant que Maire, ma préférence est d’une part de mobiliser et mettre à profit les vacances dans les bâtiments publics pour y proposer de l’hébergement, et d’autre part d’engager un dialogue coopératif avec des propriétaires privés en les convainquant de mettre à disposition des plus démunis leurs bâtiments inoccupés, pour des périodes transitoires comme celles d’attentes de travaux.

Plusieurs centaines de personnes ont ainsi été logées, sur mon initiative, en coopération avec l’Etat, à l’hiver 2018 au sein de la tour Morland avant que les travaux ne commencent : d’abord lorsque l’immeuble était propriété de la ville, puis après transfert à son acquéreur privé, qui avait accepté de prolonger l’opération d’hébergement d’urgence avant d’engager la transformation en logements pérennes.

Depuis cette opération, la Ville de Paris a créé une charte en faveur de l’occupation temporaire pour solliciter les propriétaires fonciers privés et engager une dynamique partenariale permettant notamment de remettre à disposition des m² pour des usages d’hébergement d’urgence. C’est une grande avancée.

Et une démarche constructive, coopérative, rassurante et concrète que je souhaite voir adoptée par davantage encore de propriétaires privés.

Ariel Weil

Maire du 4ème arrondissement de Paris"

 


Commentaires

11 réponses à “L’ex-hôtel de police du IIe occupé par des squatters : Ariel Weil, candidat Paris-centre, s’exprime…”
  1. Avatar de Thierry A
    Thierry A

    Bonjour à tous,
    C’est tout de même incroyable que les lois ne soient pas respectées. Cette occupation illégale d’un bâtiment en est la preuve, mais le plus incompréhensible, ce sont nos élus qui cautionnent ces actions illégales et enfreignent les lois de la République.

  2. “… Elle met en cause Jacques Boutault, Maire du IIe, qui aurait aidé des squatters, le DAL (Droit au Logement) et La France Insoumise à prendre possession des lieux sans autorisation. … “
    Pourquoi cette mise en cause? Dans quel but le maire aiderait des squatters? Pousser des pauvres gens au délit par pure bonté d’âme? La ville ne pouvait-elle pas plutôt payer légalement un loyer au propriétaire pour installer un centre d’accueil propre, sécurisé et légal? “Depuis tant d’années”.
    (Et puis, Il y a tant de bâtiments en meilleur état qui appartiennent à la Mairie de Paris et qui sont vides de toute occupation). .
    Ou bien est-ce une manœuvre pour “soumettre” un propriétaire récalcitrant ou un spéculateur privé qui n’entretient pas son bien?
    Beaucoup de questions autours de ces sans-abris qui semblent au centre d’une “affaire immobilière” qui manifestement ne les concerne pas.

  3. Avatar de François Chovet
    François Chovet

    Habitant du 2ème arrondissement, je remercie Vivre le Marais pour sa sollicitude.
    De nombreuses études interrogent l’excessive concentration hotelière dans le coeur de Paris. Comme voisin direct d’un hôtel récent, je subis la noria bruyante des VTC, sa terrasse de restaurant débordant de groupes alcoolisées j’usqu’au coeur de la nuit.
    Par ailleurs le deuxième arrondissement compte une proportion de logements sociaux inférieure à celle du 16ème (et la moitié de celle du … 4ème), alors même qu’il regroupe un grand nombre d’emplois.
    Pour toutes ces raisons je soutiens pleinement cette « réquisition », sachant que la présence du DAL est un gage d’organisation et de sérénité contrairement aux exemples donnés.
    Quand à l’équilibre entre le droit à la propriété et le droit au logement, c’est clairement un choix politique, mais aussi moral.

  4. Avatar de dominique sabourdin-perrin
    dominique sabourdin-perrin

    La protection des personnes et des biens est le rôle de l’Etat. Il ne peut faire l’un en spoliant les autres. De même pour la ville, qui ferait mieux d’utiliser l’argent public pour s’occuper du problème des SDF avant de le gaspiller en fêtes diverses et variées, dont les festivités nocturnes. En occupant des locaux privés, il s’agit de vol pour se donner bonne conscience, et tout le monde peut être en danger, SDF et riverains. Il vaudrait mieux imposer les spéculations immobilières, ce qui serait légal et permettrait de construire et d’aménager des locaux, plutôt que de trouver normal l’occupation de locaux privés, ce qui est du vol, en outre les propriétaires sont responsables de tout ce qui peut arriver. sans l’avoir provoqué. La ville, en cas d’incendie, explosion, n’aura aucune responsabilité, alors que le propriétaire se retrouvera en justice !

  5. Avatar de Olivier

    @Mary. Je crains que le sort des personnes sans-abri ne soit pas le vrai motif de cette occupation illégale. Vu l’étiquette politique des organisateurs, ce sont les alliances politiques en vue des municipales qui se préparent.

  6. Avatar de ThierryA

    @dominique sabourdin-perrin. Merci de vos lignes et je partage votre analyse.
    Et pour compléter la liste relative aux dérives des squats,……En mars 1998, après avoir abandonné, pour raison de sécurité, l’ex-lycée Diderot 25 artistes animent un « raz de marais » alternatif, baptisé Socapi ( Picasso en verlan)narguant ainsi Pablo ! Virés en novembre 98, ils investissent ensuite la rue Charlot et la rue Pastourelle. Expulsés en en avril 1999, ils rebondissent rue du Quatre septembre où ils occupent l’immeuble vide de la compagnie Axa. Actuellement, la ramification de Yabon’Arts squatte toujours le centre de Paris.

  7. La réponse d’Ariel Veil réussit à me faire sourire dans ces temps difficiles: “ A sa manière, le DAL a le mérite depuis des décennies d’alerter sur ce sujet important ” dit-il.
    C’un un peu comme si le président Macron se félicitait des grévistes d’alerter sur le “sujet important” des retraites …
    et si ces élus faisaient le travail et anticipaient un peu les problèmes pour lesquels ils ont réclamé d’être élus, au lieu d’être à la traîne d’organisations de protestation précisément contre leur inertie.
    Par ailleurs, il n’a pas répondu au sujet précis de cet article à part “se vendre” sur des vagues actions sans lendemain et des vœux pieux qu’il qualifie modestement de “grande avancée”: très Insuffisant, copie à refaire !

  8. Avatar de Elisabeth
    Elisabeth

    Un nouvel exemple de l’accélération de la dérive de « préemption » négation, accaparement de la propriété privée par l’Etat. L’évolution de la main mise administrative sur tout y compris les cachets d’aspirine et j’en passe, laisse à penser que l’heure de la retraite des libertés individuelles a déjà sonné. On pourrait à la limite se réjouir que l’Etat et ses fonctionnaires soient désormais investis de toutes les obligations, limitations etc qu’ils imposent aux pauvres « Pékins ». MËME PAS! Vive les appartements de la Ville de Paris à loyers très, très modérés préemptés pour … « ses aficionados ». Les migrants au commissariat : Charité bien ordonnée commence par soi-même.

  9. Heureusement tous les habitants du Marais ne sont pas aussi condescendant.
    Désolé de vous décevoir, mais il existe à Paris des habitants pauvres, des familles démunies, des travailleurs précaires, des personnes qui malheureusrment ont tous pour point commun de ne pas avoir le choix que de dormir par intermitence dans la rue (lire le rapport annuel Samu social, le reportage de Capital sur l’explosion des travailleurs précaires à Paris…)
    Heureusement qu’en 2020 des habitants et des associations se mobilisent toujours pour tenter de protéger même sur la courte période hivernale les concitoyens en difficulté
    Imaginer qu’un complot limite anarcho-gaucho-ecolo a été orchestré relève du délire.
    Lorsque je lis cet article, je ne peux que me dire qu’en cette période pré-électorale tous les délires semblent permis ! Il n’y a décidément plus de limite aux extrêmes

  10. Avatar de Elisabeth
    Elisabeth

    @KarlR. Nous sommes d’accord sur les maux mais reste les remèdes. La politique générale appliquée produit plus d’effets négatifs et pervers qu’elle ne règle les problèmes. Pourquoi ne pas inciter par des mesures POSITIVES les propriétaires à louer à des employés précaires ou à faibles revenus par exemple. Cautions, types de baux, exonérations fiscales, contrats d’assurances spécifiques etc etc il y a des tas de leviers qui pourraient être mis en place qui seraient plus efficaces et qui, au final, coûteraient moins cher à l’Etat ou à la ville, sans parler bien sûr du confort des individus ou familles concernés. Sauf que, ça doit obliger à réfléchir sans à priori et volonté de main mise systématique. Et, là …

  11. Avatar de ThierryA

    Le squatteur occupe de manière illégale un logement, un bâtiment qui ne lui appartient pas. C’est une façon de procéder que l’on ne peut approuver.
    Par contre, le Samu social propose un hébergement en hôtel social et depuis mars dernier la mission OPALE s’adresse aux familles hébergées depuis plus de 4 ans en hôtel social dans la capitale. Cette mission OPALE est constituée d’une équipe pluridisciplinaire : un responsable de projets, un psychologue, un chargé d’insertion professionnelle, 4 travailleurs sociaux (bientôt 5) et un juriste épaulé de deux stagiaires. L’enjeu, est de proposer un accompagnement global aux familles avec l’aide d’un professionnel spécialisé dans différents domaines : la santé, la situation sociale et administrative, l’emploi et le logement. C’est une démarche constructive que l’on ne peut qu’approuver.

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