Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

  • Archives affiches paris circuit 23 06 12Rue des Archives (IVe), vers la rue Ste Croix

     

    Depuis dix jours, ces posters cartonnés annoncent un festival privé, "Paris Circuit", pour les 28-29-30 juin et 1er juillet. Les promoteurs en ont garni tous les réverbères du IVe entre Archives et Beaubourg en les hissant très haut, pour qu'on les voie mieux sans doute, au risque de rendre le texte illisible, mais peut-être aussi pour éviter que les riverains les décrochent et les jettent aux orties, exaspérés qu'ils sont par le déluge d'affiches et de flyers qu'ils subissent à longueur d'année.

    Ces jours-ci, il était impossible de trouver un réverbère qui n'en soit pas affublé. Il semble que les services de la mairie aient fait leur travail et retiré une bonne part de ces affiches sauvages. Il reste un détail qui n'est pas éclairci : l'affiche porte en bas et à gauche le visuel "Mairie de Paris". Si la mairie de Paris parraine l'évènement, comment peut-elle accepter qu'on en fasse la promotion avec un affichage qu'elle interdit, et sanctionne par des amendes substantielles lorsqu'il s'agit d'organisateurs ordinaires.

    Autre hypothèse : l'Hôtel de Ville subventionne l'évènement, au titre de sa politique festive dispendieuse, mais son visuel est utilisé sans autorisation, les organisateurs se sentant habilités à le faire du fait du traitement de faveur dont ils bénéficient. Dans ce cas, c'est la TRIPLE peine pour les parisiens : (1) leur cadre de vie est pollué, (2) par des gens qu'ils entretiennent avec leurs impôts et (3) ils subissent, toujours par leurs impôts, le coût de leur enlèvement.

    Il est possible que l'une comme l'autre de ces hypothèses soit inexacte. Il nous semble que ce serait tout à l'honneur de la mairie du IVe ou de l'Hôtel de Ville (car il n'est pas certain que l'arrondissement soit concerné) de publier un éclaircissement sur ce blog. Le citoyen en tout cas y a droit ….

    Dominique Feutry

     

    Pour agrandir l'image, clic gauche jusqu'à deux fois dans la photo

     

  • Etats generaux nuit tribune

    "Etats généraux de la nuit" novembre 2010. Bientôt deux ans que cette manifestation s'est tenue pour réconcilier la vision des professionnels de la nuit et des habitants de Paris.

     

    En tentant de marier la carpe et le lapin, Mao Péninou, Maire-Adjoint de Paris élu du XVIIIe, chargé de l'organisation des "états généraux de nuit", a pris le risque de mécontenter tout le monde. 

    Il a réuni ce matin des représentants de "Vivre Paris !" pour une préparation à la réunion de suivi des mesures consécutives aux "états généraux de la nuit". Cette réunion se tiendra le 27 juin.

    Elisabeth Bourguinat avait ouvert le débat en déclarant que depuis novembre 2011 où a été remise à la Direction de l'Urbanisme une liste de 120 terrasses illégales ou devenues illégales depuis le nouveau règlement du 1er juin 2011, la mairie de Paris a été incapable de supprimer une seule de ces autorisations. 

    Mme Bourguinat a déclaré que la situation, qualifiée de "bombe à retardement", "était catastrophique, car les habitants constatent tous les jours que la Ville a perdu le contrôle de l'espace public, que son incapacité à agir soit subie ou délibérée".

    Anne Penneau a également dénoncé le fait que dans son quartier de la Butte aux Cailles (XIIIe) ce sont les commerçants qui "font la loi, au sens strict puisqu'ils ont le pouvoir, car la mairie s'incline devant leur refus de l'implantation du dispositif Bruitparif qui permettrait de constater les émergneces sonores et de les comparer à ce que le code de santé publique tolère".

    Gérard Simonet a souligné la recrudescence des attroupements de personnes le soir, debout leur verre à la main, devant les bars coutumiers de cette pratique ; exemple regrettable pour les autres établissements, très tentés d'en faire autant. Il a regretté que se développe un peu partout la pratique qui consiste à servir des boissons alcooliques aux gens dans la rue, alors même qu'existent des arrêtés préfectoraux qui l'interdisent.

    Il a néanmoins donné acte à la Préfecture de Police et au commissariat du IVe arrondissement des sanctions concrètes qui ont été prises à l'égard d'un bar de nuit de la rue Ste Croix, suite à des plaintes de riverains.

    Mao Péninou a explicitement dit qu'il se refusait à condamner ces pratiques au motif qu'un bar fonctionne de cette manière depuis 15 ans, tout en mettant en doute la réalité des nuisances qui en découlent. Il a ajouté : "s'il ne s'agissait que d'appliquer le règlement il suffirait d'envoyer des policiers, ce n'est pas de ça que l'on parle, on est là pour trouver des médiations".

    Cette phrase dit tout sur le sens de la "médiation" en question : quand la loi est un frein aux ambitions de certains, on essaie de l'accomoder. Pas l'ambition, mais la loi !

    Les participants ont réagi vivement à cette déclaration, notamment Yvon Le Gall, Vice-Président de "Vivre le Marais !" pour le IVe. Il a justement fait remarquer que ceux qui vivent là, comme lui, sont mieux placés qu'un élu du XVIIIe pour apprécier la gravité des nuisances. Les deux représentantes de "Vivre Paris !" ont vivement contesté cette vision des choses et décidé après quelques échanges avec notre interlocuteur de quitter la salle. En protestant qu'un élu de la République puisse dire que les lois ne sont pas nécessairement destinées à être respectées et que son rôle à lui est de "réguler" les conflits lorsqu'ils se présentent.

    Nous devons à la sincérité de nos propos de dire que la position de M. Péninou a quelque peu évolué après le "clash" de nos amies. Il veut bien admettre que si un établissement enfreint les lois et règlements de façon établie, notamment par des constats de police, il conviendrait que la mairie de Paris fasse le nécessaire pour que les choses rentrent dans l'ordre.

    Gérard Simonet

                 

  • Debeleyme 17 devantureLa rue Debelleyme (IIIe) est riche en galeries d'art. Est-ce la raison qui a poussé les barbouilleurs à défigurer cette devanture qui a encore de jolis restes ?

     

    Le Maire-Adjoint chargé de la propreté à la Mairie de Paris François Dagnaud est convenu, parce que nous en parlons avec lui depuis trois ans déjà, que ses contrats avec les prestataires privés dont la mission est d'effacer les tags de nos rues ne sont pas assez exigeants.

    La prolifération des incivilités sur les murs, les devantures de magasins, les rideaux métalliques, les portes d'immeubles et la totalité du mobilier urbain, saute aux yeux. L'impression de saleté généralisée qui en résulte est dénoncée par tous. Pour la première fois en une décénie, un grand quotidien, "Le Parisien", s'en est fait l'écho sur une page entière le samedi 9 juin, avec des photos de Montmartre qui illustrent l'étendue du désastre.

    Depuis trois mois, la perspective de perdre le marché n'a pas incité l'opérateur concerné à faire des excès de zèle. Notre quartier, centre historique de Paris, offre à ses visiteurs un spectacle indigne du statut de secteur sauvegardé qu'il doit aux  monuments prestigieux qui le peuplent.

    Nous l'avons dit à M. Dagnaud : "le budget pour l'effacement des tags doit être à la taille du problème". En clair, si la fréquence des effacements est inférieure à celle de leur apparition, la situation se dégrade. C'est un peu comme la dette souveraine qui n'a aucune chance de régresser si le déficit public n'est pas résorbé. Nous avons toujours dit, car nous refusons la facilité, que la dépense qui en résulte devrait être compensée par la réduction de dépenses de fonctionnement, un coup de rabot par exemple sur les subventions inutiles dont bénéficient trop d'associations dont l'utilité n'est pas démontrée (1% de baisse de ces dépenses dégage 3 Millions d'€ d'économie sur un an !)

    Nous avons été entendus et nous en rendons grâce à François Dagnaud. Le nouveau  budget est en hausse de 18,4 % et on nous assure que tous les sites touchés seront nettoyés, mobilier urbain compris. C'est ce 21 juin 2012 que tout doit changer. Nous serons des observateurs attentifs.

    A partir d'aujourd'hui donc, il ne faut plus composer le 0 800 004 626 pour demander l'enlèvement de tags mais le "3975", qui est un numéro de la Ville de Paris, ou aller sur Internet à l'adresse www.paris.fr. Pour obtenir le formulaire, cliquer ICI.

    La société retenue pour le Marais est le "Groupement Urbaine de Travaux/TEP", chargé des six premiers arrondissements. Elle a ses propres inspecteurs chargés de détecter les souillures indépendamment des signalements et de les faire enlever. Les services de la propreté considèrent que l'obligation pour les particuliers de passer par un numéro public ou par le site Internet, garantira  une meilleure surveillance de l'efficacité du prestataire et un suivi plus efficace de ses engagements contractuels et des pénalités qui peuvent en résulter.

    Le retard accumulé en fin de mandat par l'entreprise précédente forcera la nouvelle à faire feu de tout bois dans les premiers mois. Nous espérons qu'elle se montrera à la hauteur.

    Il reste que les habitants eux-mêmes ont leur rôle à jouer. Deux recommandations :

    (1) signaler les souillures sans tarder. Les tags attirent les tags.

    (2) déposer plainte au commissariat de police en cas de dégradation et d'agression visuelle significatives.

     §§§§§§§

    Et pour conclure, une demande à la Ville et au Parlement, désormais réunis sous la même étiquette politique : Mmes et MM. les élus, traitez ce problème à la base. Il est inconvenant que les acteurs de la vie économique soient contraints de débourser une centaine de millions d'€ par an pour réparer les facéties de vandales qui s'en glorifient sur des sites Internet. Le réalisme commande peut-être de négocier un accord gagnant-gagnant avec les tagueurs les plus actifs ou les plus visibles. Tout plutôt qu'une résignation qui a des allures de capitulation sans condition.

    Gérard Simonet


    Conseil pratique : vous pouvez être amené à demander une intervention de manière répétée. Entrez l'adresse Internet du formulaire dans vos "favoris". Vous trouverez aussi ce lien sur la page d'accueil du blog, dans la rubrique "liens utiles", en bas de la colonne.

     

  • Fête musique 2011 jardin haudriettes
    Groupe de musiciens amateurs en 2011 dans le IIIe

     

    Nous attendons tous la fête de la musique 2012, jeudi 21 juin, avec un mélange de joie et d'appréhension. La joie que nous inspirent ces amateurs de coins des rues qui viennent se produire avec enthousiasme mais sans prétention, comme l'avait voulu le créateur de l'évènement, le très célèbre Jack Lang. L'appréhension de voir une fois de plus des quartiers livrés à la fureur des décibels d'une musique amplifiée qui n'a pas sa place dans cette fête populaire, car elle étouffe ceux qui s'inscrivent dans la tradition.

    Cette année encore, il y aura deux points chauds : la rue des Archives, sur les branches de la croix qu'elle forme avec la rue Ste Croix de la Bretonnerie, et la rue du Temple (IVe). Dans une lettre adressée au Préfet de Police, l'an dernier, nous avions demandé que ces deux secteurs bénéficient de dispositions identiques pour éviter la surenchère et que soit interdite l'installation d'enceintes acoustiques sur les trottoirs.

    Nous avons revu les autorités compétentes cette année. Le Commissaire Central du IVe nous a assuré qu'il veillerait à ce que la fête se déroule dans des conditions comparables à 2011. La police autorisera pourtant une fois de plus la fermeture des rues à la circulation automobile. L'attitude se veut "réaliste" mais elle ne recueille pas l'assentiment des riverains.

    Pour deux raisons au moins : elle stigmatise une partie du quartier pour en faire une zone de non-droit à vocation marchande où tout serait permis – en tout cas toléré, et elle enfreint la liberté de circuler, un droit que la fête de la musique ne devrait en aucun cas occulter. Ne serait-ce que pour des impératifs de sécurité. Comment un véhicule de secours (médecin, pompiers, ambulance) pourrait-il intervenir dans des rues dont la fermeture a donné le signal de leur occupation par la foule ?

    La fête de la musique donnera un avant-goût de ce que sera la "gay-pride" quelques jours plus tard, le samedi 30 juin. Cette manifestation participe d'un mouvement mondial qui lutte contre l'exclusion intolérable, trop souvent violente, dont sont victimes des personnes en raison de leur orientation sexuelle. Elle a son parcours à Paris, autorisé par la Préfecture de Police. Les organisateurs ne semblent pas avoir réussi à ce jour à lui trouver un point de chute où pourrait se tenir un grand rassemblement de tous les sympathisants.

    Beaucoup viennent finir la nuit dans le Marais. Plus que la capacité de nos établissements peut en accueillir. La Maire du IVe, Dominique Bertinotti, Ministre Déléguée à la famille dans le nouveau gouvernement, a décidé cette année d'offrir la place Baudoyer, devant la mairie, et un buffet convivial. "Sans alcool", a-t-elle précisé, dans sa déclaration au conseil d'arrondissement du 11 juin ! Tout indique, car il s'agit d'un samedi et qu'il n'y a pas d'heure limite convenue, faute d'organisation, que les excès que nous redoutons pour la fête de la musique, soient largement dépassés à cette occasion.

    Gérard Simonet

     

    Post-scriptum :

    Compte-rendu des habitants d'Archives-Sud à l'issue de la fête : cliquez dans le lien ci-dessous  "commentaires"

     

     

  • Bruit image ASEF

    Voitures, klaxons, deux-roues motorisés, travaux, musique amplifiée, tagage nocturne … qui n’a jamais souffert du bruit ? S'il peut agacer ou énerver, il a également des impacts physiologiques directs : perte de l’audition, troubles du sommeil, dépression, stress, maladies cardiovasculaires !

    Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le bruit est le second facteur environnemental – après la pollution atmosphérique – en termes de dommages sanitaires en Europe.

    Pour faire le point, l’ASEF vous propose sa synthèse … Cliquez ICI

    Il n'est pas inutile, à ce propos, de rappeler les recours dont vous disposez à Paris. En particulier, le Bureau d'Action Contre les Nuisances (BACN) de la Préfecture de Police de Paris. Il est compétent en matière de nuisance sonore provenant d'un établissement recevant du public. Nous lui avons consacré un article le 3 janvier 2011, avec coordonnées et mode d'emploi.

    Gérard Simonet

     

      Intéressé par l'association : cliquer ICI

                                                                                     

                              

  • Dagoma seybah internaute

    Seybah Dagoma (photo l'internaute)

     

    Monsieur le Président, cher Gérard SIMONET,

    Vous m’avez adressé un courrier [au nom de "Vivre Paris !" NDLR] concernant la protection des riverains et des piétons, et je vous en remercie. Je tiens à vous faire connaître ma position sur ce sujet, que je considère comme prioritaire pour notre qualité de vie.

    L’objectif est le partage harmonieux de l’espace public, c’est à dire la conciliation entre la liberté de chacun et le droit légitime des riverains à la tranquillité.

    Pour y parvenir, il est nécessaire de mettre en œuvre une politique volontariste. Elle doit d’abord être fondée sur la prévention, la sensibilisation et la médiation entre les riverains, la police, les établissements et professionnels de la nuit. C’est ainsi que j’approuve les dispositifs innovants mis en place par l’équipe municipale comme les « Pierrots de la Nuit », les « correspondants de nuit » (équipes de médiation de la Mairie qui contribuent à limiter les dégradations et incivilités), ou encore les campagnes contre le « bingedrinking » qui portent déjà leurs fruits.

    Par ailleurs, des mesures répressives sont nécessaires. S’agissant de votre proposition sur une loi générale affirmant le caractère illicite de la vente à emporter de boissons alcoolisées ainsi que leur consommation sur la voie publique en l’absence de périmètre et horaires clairement définis, je pense qu’elle risquerait d’être déclarée inconstitutionnelle. Néanmoins, je tiens à rappeler que des règles de droit existent déjà : à Paris, une quinzaine d’arrêtés ont déjà été pris par la préfecture de police interdisant la vente à emporter après 22h30 et la consommation de boissons alcoolisées sur la voie publique après 19h00, dans certains périmètres où des rassemblements de consommateurs sont constatés et conduisent à des nuisances et des troubles à l’ordre public tout à fait inacceptables.

    Force est de constater que si l’application de ces arrêtés n’est effectivement pas aisée, elle a néanmoins permis de rétablir le calme dans certains points ciblés (comme le Pont des Arts, par exemple). Ces arrêtés, s’ils ne sont pas toujours connus ni respectés, constituent en outre un fondement juridique qui permet aux forces de l’ordre d’intervenir rapidement et efficacement, sans avoir à passer par une procédure judiciaire pour tapage nocturne.

    C’est pourquoi, parmi nos engagements pour la sécurité et la tranquillité, nous souhaitons doter la police de moyens supplémentaires et rétablir une police de proximité, qui sera tout à fait opportune pour régler ce type de nuisances. Autrement dit, il s’agit de faire le contraire de la politique menée pendant cinq ans par Nicolas Sarkozy et François Fillon, qui a surtout consisté à supprimer la police de proximité ainsi que de nombreux postes de policiers notamment dans nos quartiers.

    Concernant le non-respect, souvent constaté, de la réglementation relative à l’empiètement des terrasses sur l’espace public, comme je vous l’avez mentionné lors de notre rencontre, je suis favorable à une modification législative permettant l’augmentation du montant des contraventions. En effet, le montant de 35 euros n’est pas suffisamment dissuasif. Si je suis élue Députée, je veillerai scrupuleusement à ce changement attendu par les Parisiens depuis longtemps, et qui avait été bloqué jusqu’à maintenant par le gouvernement de Monsieur François Fillon.

    A mon sens, c’est cet équilibre entre prévention, médiation et répression qui permettra de mieux concilier les aspirations de chacun et la qualité de vie à Paris, dans le Marais comme dans les autres quartiers de la capitale.

    En espérant que ces éléments de réponse retiendront votre attention, et en me tenant bien entendu à votre disposition pour une discussion plus approfondie avec vous sur ce thème, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération très distinguée.

     

    Seybah Dagoma

    Candidate aux élections législatives des 10 et 17 juin 2012 dans la 5e circonscription de Paris

    Dans le 3e : 40, rue Charlot, 75003 Paris  – Dans le 10e : 77, rue du Faubourg-Saint-Martin 75010 Paris

    06 23 24 46 82  – contact@seybahdagoma.fr

                                                       

  • Cyclistes roulant en ligne au lieu de rouler en file            S'arrêter pour téléphoner

     

    L’écrivain américain Helen Keller a exprimé ses impressions à bicyclette avec la sensibilité due à son handicap, elle qui était sourde et aveugle : « Que j’aime un tour sur mon vélo tandem. Il est magnifique de sentir le vent souffler sur mon visage et le mouvement élastique de mon cheval de fer. La course rapide à travers l’air me donne un sentiment délicieux de la force et de la flottabilité. L’exercice fait danser mon pouls et sauter mon cœur. »

    La publicité du lancement à Paris des voitures électriques en libre-service (Autolib') a détrôné temporairement la bicyclette qui retrouve néanmoins ses adeptes au retour des beaux jours. Il est très intéressant d’observer les cyclistes. Certains sont très assurés, voire trop, lorsqu’ils lâchent le guidon, d’autres semblent débuter laissant imaginer que le petites roues arrière viennent tout juste d’être enlevées. Tous ces décontractés, inquiets, distraits ou fonceurs sont à la source de comportements variés dans la conduite de la petite reine.

    Ces propos liminaires, plutôt sympathiques, énoncés ne doivent pas nous faire oublier que la bicyclette peut être dangereuse en raison des imprudences des uns et des incivilités des autres. Si nous nous félicitons de la multiplication du nombre de cyclistes, nous ne pouvons pas occulter certains comportements dangereux. En effet certains confondent trottoir et piste cyclable, vitesse et allure modérée, stationnement sauvage et stationnement réservé, acrobatie et conduite normale. Qu’il s’agisse de personnes âgées ou handicapées, de mères de famille avec poussettes et enfants voire de simples piétons, de telles pratiques créent parfois des accidents mais surtout un sentiment d’insécurité qui pourrait être gommé si les contrevenants prenaient conscience des conséquences de leurs actes.

    Nous ne sommes pas des adeptes de la verbalisation ou des sanctions systématiques mais plutôt de la méthode douce qu’est la pédagogie. La persuasion l’emporte souvent sur la punition.

    Nous ne devons pas hésiter lorsque nous prenons un cycliste sur le fait à lui signaler combien son comportement est irrespectueux, en soulignant les conséquences non négligeables qu’il provoque ou peut provoquer sur ceux qui les subissent. Rester passif est une forme d’encouragement à la dérive.

    S’il est vrai que le nombre d’accidents (700 environ dénombrés chaque année) touchant les cyclistes ou provoqués par ceux-ci (la distinction n’est pas faite) est six fois moindre que ceux des deux roues motorisées, plusieurs décès ont néanmoins été enregistrés. Conduire un vélo n’est donc pas sans risque…

    Nous ne saurions trop recommander aux cyclistes de respecter les règlements en vigueur (porter un casque et un gilet fluorescent, disposer d’un rétroviseur, avoir des phares et des freins qui fonctionnent, éviter les trottoirs et les sens interdits, respecter les priorités, ne pas téléphoner en roulant …).

     Bien entendu et a contrario, les piétons et les automobilistes qui peuvent être cyclistes à l’occasion ne doivent pas transgresser les droits dévolus aux vélocipédistes.

    Seul un comportement exemplaire et responsable de la part de tous les acteurs évitera des désagréments et des ennuis. Une façon de donner tout son sens à l’adage, souvent attribué à Albert Einstein, « La vie c’est comme la bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre » !

    Dominique Feutry

     

    Nous signalons à l'attention des débutants et même aux confirmés l'existance de la  Maison du Vélo, 37, Boulevard Bourbon dans le IV ° arrondissement. Outre les informations, les conseils, l’organisation de circuits, il est possible d’y apprendre à réparer sa bicyclette et surtout la conduite du vélo dans Paris. Il est aussi possible de recourir à l’Association Insertion et Culture Vélo (AICV) qui gère un vélo école.

     

     

  • Corinne faugeron 07 06 12

    Corine Faugeron, conseillère du IVe arrondissement, élue "EELV" en 2008, vit dans le Marais depuis 1981

                 

    Nous l'avons reçue aujourd'hui au siège de l'association, au plus fort du déluge qui a sévi en début d'après-midi. Son suppléant, Boniface N'Cho n'avait pu se joindre à elle.

    Mme Faugeron est historienne et archéologue de formation. Elle a travaillé pour le Musée National des Arts & Traditions Populaires et exerce à présent comme conservatrice de la collection du Musée privé Gaumont.

    Notre entretien a démarré sur Paris. Elle affirme que "le Maire Bertrand Delanoë, depuis 2008, ne répond plus à l'attente des habitants". Il faut se rappeler que les Verts ont eu de l'influence à l'Hôtel de Ville au cours de la première mandature (2001-2008). Ils l'ont perdue depuis. Elle cite comme des erreurs : "les tours, l'extension de Roland Garros, les Berges de la Seine, le projet des Halles".

    L'aménagement des berges de la Seine, qui nous touche directement, avec les quatre barges destinées à accueillir des bars-restaurants pour trois d'entre elles (la quatrième serait une "librairie" mais personne ne croit qu'elle puisse réussir ce qui devrait la condamner à devenir un bar elle aussi). Ces  "lieux de vie" qui viendraient s'ajouter à la maison de l'octroi sous le quai des Célestins (dite la "Maison Rouge") transformée pareillement en lieu de restauration, ne feront que renforcer l'hyper-activité dont souffre déjà le secteur : accroissement du trafic auto sur la partie haute des berges, pollution et nuisances en tous genres pour les riverains.

    Elle affirme que son parti et elle-même sont soucieux avant tout de la qualité de vie des habitants. Ainsi, elle se dit à l'unisson du conseil municipal pour affirmer son opposition au projet de boite de nuit rue Pierre au Lard, que les riverains rejettent. A propos des terrasses, elle voterait à l'assemblée nationale avec son groupe la hausse des amendes pour occupation illicite de l'espace public. Elle considère que ces décisions sont des mesures "de santé publique" dans la mesure où elles visent le bruit.

    Au plan national, elle rappelle la position de son parti sur le nucléaire. Mis à part Fessenheim, "on ne se précipitera pas". "Les centrales seront démontées au rythme de l'introduction des solutions alternatives" pour une énergie renouvelable. Ce processus selon elle "pourrait prendre vingt ans".

    De façon un peu provocante, elle souligne que l'abandon du nucléaire ne sera pas destructeur d'emplois puisque le démontage par lui-même nécessitera la présence ne nombreux ingénieurs et techniciens. (On peut avoir des doutes sur leur motivation à scier la branche qui les porte !)

    Dans cet ordre d'idée, elle est naturellement et logiquement opposée à la poursuite des recherches sur la fusion nucléaire dans le cadre du projet ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor).

    Pour finir sur la qualité de vie dans les villes, nous lui avons fait remarquer que la maitrise de la pollution s'est heurtée au remplacement des voitures par les motos qui bénéficient, dit-elle, "d'une indulgence invraisemblable". Elle indique notamment que "les deux roues motorisés devraient payer le stationnement comme tout le monde" y compris sur les trottoirs aménagés à cet effet, "avec un tarif adapté à leur taille".

    On en est venu à la gestion de la dette. Pour Corine Faugeron, qu'on a trouvée un brin candide sur ce dossier, il faut continuer à financer notre économie car nous devons éviter absolument une récession génératrice de désordres sociaux et de révoltes. Nos créanciers doivent comprendre et accepter qu'on puisse ne pas les rembourser. On lui a rétorqué que ceci s'appelait "une faillite", elle reste dans un déni du problème en refusant l'austérité au nom de la "paix sociale" qui doit primer sur le reste.

    Elle est tout de même favorable à des mesures qui visent à rétablir l'équilibre budgétaire. "Arrêter les projets débiles qui plombent la France : ceux de Paris dont on a déjà parlé et d'autres en province comme l'aéroport de Notre-Dame des Landes à Nantes" (que le Maire de Nantes, notre nouveau premier Ministre Jean-Marc Ayrault, semble avoir prudemment décidé de geler). Mère de quatre enfants, elle considère que l'argent est mal utilisé à l'Education Nationale et qu'il y a là aussi des gisements importants d'amélioration des performances "en travaillant autrement" car "les insuffisances de l'Education Nationale ne se limitent pas à des problèmes financiers".

    Pour conclure sur l'équilibre, elle préconise "une hausse juste et équitable des impôts sans pénaliser les plus fragiles".

    Nous sommes restés dans l'actualité en commentant la prise de position de la Ministre EELV Cécile Duflot sur le dépénalisation du cannabis. Elle confirme qu'elle est de cet avis car la dépénalisation est la meilleure façon d'arrêter les trafics qui font tant de dégâts dans la société.

    Elle rappelle qu'un "voeu" a été voté en Mairie de Paris pour la création d'une "salle de consommation" (on dit aussi salle de "shoot") où l'usage de drogues serait possible (à défaut d'être légal ?) et contrôlé, à l'image d'expériences identiques qui ont eu lieu à Madrid, Genève et Bâle. "Même si le cannabis n’y sera pas interdit, les salles de consommation concernent les drogues dures et là  il s’agit d’une mesure de santé publique pour éviter les contaminations par l’usage d’aiguilles sales par exemple. Et permettre aussi aux usagers de rencontrer des médecins".

     

  • Haudriettes jardin zoom flou 05 06 12

     

    Plusieurs personnes se sont succédé sur ce banc d'un petit jardin du IIIe. Les journaux jetés par terre n'ont pas bougé ! Certes, chacun a eu raison de se dire qu'il n'était pas responsable de l'incivilité. Et qu'après tout, il y a des gens qui sont payés pour ramasser. Par la mairie et avec nos impôts. Mais ils ne sont pas des intouchables pour autant. Seulement des citoyens qui méritent qu'on considère leur travail avec respect et, disons le, sans aversion.

    Franchement, le désagrément qu'inspire la présence de ces déchets ne vaut-il pas l'effort de les prendre et de les déposer dans la corbeille voisine ? Avec une pensée fraternelle à l'égard de celui qui sans cela aurait dû le faire, parce que c'est son gagne-pain.

    Gérard Simonet

     

  • Lancar benjamin 22 11 11

     

    Monsieur le Président,

    Vous avez bien voulu attirer mon attention sur la question de la protection des riverains et des piétons, et sur le respect de leurs droits fondamentaux dans nos arrondissements, et je tenais à vous en remercier. En tant que candidat aux élections législatives dans la 5ème circonscription de Paris, avec Déborah Pawlik, ma suppléante, j’accorde en effet une importance majeure au fait d’être à l’écoute des habitants de nos quartiers, afin de m’emparer au mieux de leurs préoccupations et d’y apporter des réponses concrètes.

    La lutte contre les incivilités sera la mission régalienne de mon mandat de Député. Le Paris des noctambules ne doit pas représenter une menace pour la tranquillité des Parisiens. Je suis ainsi pleinement conscient du fait qu’à minuit, 99% des Parisiens dorment. Tout en maintenant l’attractivité touristique de Paris, je m’engage en tant que Député à respecter le fragile équilibre entre résidents et noctambules.

    La question du « vivre ensemble » concerne également le partage de l’espace public dans nos quartiers entre les piétons, vélos, véhicules motorisés, cafetiers, hôteliers et restaurateurs. Dans cet esprit, si vous m’accordez votre confiance les 10 et 17 juin prochains, je m’engage à organiser rapidement une table ronde avec les commerçants, les habitants et les associations de riverains, concernant l’exploitation commerciale dans l’espace public notamment sur la question des zones piétonnes et des terrasses. Je ferai voter à l’Assemblée nationale de nouveaux pouvoirs aux élus locaux pour verbaliser plus sévèrement les actes d’incivilité (terrasses qui dépassent le périmètre réglementaire, deux roues sur les trottoirs…).

    La lutte contre la délinquance doit également être renforcée. Notre circonscription fait figure de mauvais élève, avec par exemple la plus forte hausse à Paris (35,9%) d’atteintes volontaires à l’intégrité physique, constatées dans le 10ème arrondissement. Toutefois, les incivilités ne sont pas une fatalité ; il n’est ici question que de volonté politique. Pour renverser cette tendance préoccupante je propose le développement de la vidéo-protection, le déploiement de plus de policiers aux abords des gares et de la place Bernard Lazare, l’expérimentation d’une police municipale ainsi que la verbalisation systématique des incivilités et l’aggravation des amendes.

    Je suis particulièrement attentif à la protection des riverains et des piétons qui n’est pas une option pour moi car la sécurité est un droit absolu pour chaque citoyen. J’espère que mes réponses vous permettront de voir la portée de mon engagement au service d’un meilleur vivre-ensemble.

    Espérant avoir répondu à vos interrogations, et me tenant à votre entière disposition, je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de mes sentiments les meilleurs.