Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

  • Jardin temple haudriettes nettoyage 22 02 12 (2)
    Le jardin Temple-Haudriettes (place dite Renée Vivien *), site historique de l'Echelle du Temple. Une sorte de  carcan ou de pilori, symbole du droit de Haute Justice dont disposait le Grand Prieur du Temple. Elle était installée au carrefour des rues du Temple et des Vieilles-Haudriettes.

     

    Ce jour est à marquer d'une croix blanche : le jardin a été nettoyé.

    C'est un des parents pauvres du patrimoine végétal de la Ville de Paris. Voulu par Yves Contassot, Maire-Adjoint de Paris pour l'Environnement au cours de la précédente mandature, il avait chargé ses équipes de concevoir un jardin répondant à un cahier des charges original. Il devait concilier sur une centaine de mètres carrés, une zone minérale et un peu de végétation, être ouvert mais délimité, garni de plantations robustes et rustiques hautes sur pieds pour qu'il n'en soit pas fait un usage qui est habituellement intime. Enfin, il fallait que les barrières soient telles qu'on n'y puisse pas accrocher des vélos.

    Ces contraintes ont été dans l'ensemble respectées. Les défauts sont venus de la qualité de l'exécution : les portes ne se ferment pas et les matériaux choisis ne sont visiblement pas faits pour que l'installation résiste à l'épreuve combinée du temps et de la rouille.

    Les deux panneaux qui interdisent l'accès aux chiens sont joyeusement ignorés. On voit là régulièrement s'ébattre des sortes de bergers allemands qui batifolent à travers les arbustes sous l'oeil émerveillé de leur maître et qui partent en laissant sur ce lieu de repos, des souvenirs dont on se passerait bien.

    La Mairie de Paris a créé une cellule d'inspecteurs connue sous le sigle DPP (Direction de la Prévention et de la Protection) qui a vocation à jouer les garde-champêtres. On aimerait bien qu'ils s'en préoccupent.

    Ce jardin est un dépotoir. Les chiens ne sont pas les seuls à lui faire subir des outrages et les fautifs sont avant tout ceux qui salissent. C'est la nuit en général qu'ils sévissent, si on en juge par les déchets qui sont majoritairement des canettes de bière et autres flacons pourvoyeurs d'ivresse ordinaire. Mais les choses étant ce qu'elles sont, la Direction des Espaces Verts de la Mairie de Paris devrait un peu plus se mobiliser. Nos interventions auprès de Philippe Raimbourg qui est le responsable du secteur, sont restées sans réponse. Puissent Fabienne Giboudeaux, Maire-Adjoint de Paris chargée des espaces verts, et la Directrice des espaces verts Régine Engström, réagir en invitant leurs services à une meilleure concertation avec leurs administrés.

    Nous lui avions suggéré de modifier le dispositif de fermeture automatique des portes. Basé sur la gravité, il est inopérant. Des portes grand ouvertes sont une invitation à entrer la nuit alors que le règlement l'interdit. Enfin, la fréquence des interventions de nettoyage doit être revue. Si M. Raimbourg veut bien sortir de son silence et de son isolement, il pourrait tirer partie de la vigilance des riverains que nous représentons, pour une meilleure adaptation de ses moyens à l'entretien des sites dont il a la charge.

     

    * Renée Vivien n'est pas tout à fait une illustre inconnue tirée des archives par un soin complaisant. C'est une poétesse, disciple de la grecque Sappho, qui vécut à la fin du XIXème siècle et mourut très jeune, victime de l'alcool et de la drogue, à l'âge de 32 ans. Elle eut le temps néanmoins de produire pas moins de 500 poèmes.

     

  • Tribunal paris filmage M6 14 02 12

    Gérard Simonet, président de "Vivre le Marais !" et son conseil Me Ilana Soskin à la sortie du bureau du Juge d'instruction, filmés par la chaîne de télévision M6, qui a souhaité couvrir l'évènement

                     

    Le président de l'association "Vivre le Marais !" s'est rendu ce jour au Palais de Justice de Paris sur convocation d'un juge d'instruction.

    Accompagné de son conseil Me Ilana Soskin, il a répondu à la convocation du juge qui lui a signifié qu'une information avait été ouverte par le Parquet pour diffamation et injure publique envers un particulier, Frédéric Hervé (gérant du COX), et la société BRV(exploitante du COX).

    Sont mis en cause certains articles et une série de commentaires. Après avoir décliné son identité, Gérard Simonet a répondu aux questions du juge et complété l'information en sa possession. Cette comparution pourrait déboucher sur une mise en examen (c'est la procédure habituelle en droit de la presse) et une audience au fond devant la 17ème chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris.

    Nous envisageons cette éventualité avec sérénité.

    Rappelons que le juge des référés a déjà statué sur cette affaire en prononçant la nullité de deux assignations à l'encontre de "Vivre le Marais !" et de son président, et condamné in solidum M. Hervé et la société exploitante du COX à verser 2.000 € à Gérard Simonet en application du CPC

     

  • Bouquinistes histoire de paris
    Les bouquinistes font partie de l'histoire de Paris. En consacrant les berges de la Seine "Patrimoine Mondial", l'UNESCO a aussi distingué cette profession qui se dit aujourd'hui en péril.

    Depuis quelques jours, vous pouvez voir quai de l'Hôtel de Ville (IVe) un alignement de quatre plus un modèles de coffres new-look, numérotés de 1 à 4, avec leur description et le rationnel qui sous-tend leur design. Les architectes-urbanistes ont du génie pour justifier leurs choix. Ils savent donner le sentiment que rien n'a été laissé au hasard ou à l'improvisation. Voici le choix qui nous est proposé. Les noms des modèles sont le fruit de notre imagination et  notre penchant pour le burlesque.

     

    Bouquinistes coffres valise 11 02 12

     

    Voici le modèle "sansonite", renforcé sur les angles, inspiré des "fight cases" (coffres de combat) ; permet au bouquiniste de stocker des affaires personnelles. Les faces sont en "pin filmé, faciles d'entretien". Ils dispose d'un éclairage interieur à base de led ce qui fait tout son charme lorsqu'il est fermé.

     

     

    Bouquinistes coffre nouveau classique 11 02 12 

    Celui-ci est d'une grande banalité. Pardonnez notre manque d'originalité : il a notre préférence, car il est à peu près conforme aux coffres actuels qui font partie de notre imaginaire des quais de Seine. On regette les tubulures métalliques, mais c'est un détail qu'on peut facilement changer. C'est le modèle "classique".

     

     

    Bouquinistes coffres cercueil 11 02 12 

    Après la valise, le cercueil. Ce modèle en matière plastique fait froid dans le dos. Appelons le "cercueil" et passons au suivant..

     

     

     

     

      Bouquinistes coffres diamant 11 02 12          

    Voici le "diamant", doté à sa partie haute de multiples facettes qui brillent de mille reflets. Parois plastiques. Amusant …. On se dit qu'on doit quand même payer cher ce genre de facéties.

     

     

     

     

    Bouquinistes coffres immeuble 11 02 12

     

    Celui-ci est hors concours. Il n'est pas numéroté. Il serait acceptable s'il n'avait pas cette excroissance qu'on voit à droite et qui doit avoir une raison fonctionnelle. Sans sa bosse, il passerait inaperçu. On va l'appeler "le bossu", pour cette raison et parce qu'on n'est pas loin de Notre-Dame.

     

     

    Nous avons interrogé à ce sujet François Dagnaud, l'Adjoint de Bertrand Delanoë chargé de la propreté. Voici ce qu'il nous dit :

    "Permettez-moi de vous rassurer immédiatement : il n’est absolument pas question d’imposer de nouveaux coffres aux bouquinistes.

    Comme vous le soulignez justement, la Ville a fait exceptionnellement nettoyer et remettre en peinture gracieusement depuis juin 2011 un millier de boîtes installées, sans que ces commerçants ne paient de redevance, sur les quais de Seine.

    Bien que les bouquinistes soient propriétaires et responsables de l’entretien de ces coffres, la vétusté de certains coffrages fabriqués artisanalement sans autre contrainte que la longueur et la couleur, mettait en péril cette activité commerciale classée aujourd’hui au patrimoine immatériel de l’Unesco.

    La Ville a donc engagé une réflexion avec les bouquinistes pour leur proposer de nouveaux modèles de coffres, plus pérennes et plus facile d’entretien. Avec le partenariat de designers, elle a présenté il y a un mois environ 4 prototypes qui sont effectivement testés in situ sur une margelle disponible des quais. A cette occasion les bouquinistes ont pu faire de nombreuses remarques sur l’étanchéité et la solidité de ces boîtes. Dans les mois qui viennent, les designers vont retravailler leurs prototypes pour faire des propositions plus abouties.

    A la suite de ces expérimentations, si elles aboutissent, les bouquinistes seront libres de décider de choisir ou non d’acquérir ces nouveaux modèles de coffres.

    Vous le constaterez, il ne s’agit là que d’une proposition visant à pérenniser une activité à laquelle les Parisiens et les touristes sont particulièrement attachés.

    Cordialement

    Dagnaud françois

     

     

    François Dagnaud, élu du XIXe, Maire-Adjoint de Paris, chargé de la propreté et du traitement des déchets

     

     

     

    Nous voilà partiellement rassurés : le pire sera sans doute évité car il est vrai que les parisiens et tous ceux qui par le monde aiment notre ville, seraient très déçus que ce symbole de Paris soit maltraité. (Nous vous recommandons à ce propos d'aller sur le site ami "Sauvegarde du site de Notre-Dame). Nous sommes allés sur place avec le grand froid que nous subissons en ce moment. Un seul bouquiniste avait ouvert ses coffres : Ferdinand, à l'adresse factice de "quai Louis-Ferdinand Céline", l'écrivain qu'il place au firmament des lettres, avec Marcel Proust.  

    Il n'est pas tendre avec le Maire de Paris, qu'il accuse de vouloir condamner sa profession et transformer les bouquinistes, qui sont des libraires avec toute la culture qu'on attache à ce mot, par des "ouvre-boites", entendez de simples vendeurs à la sauvette qui proposeraient quelques livres neufs et une foule d'articles de Paris à une clientèle festive comme celle de Paris-Plage.

    Selon lui, la Ville aurait financé l'étude d'une canadienne, Hélène Tyrol, qui a présidé le groupement des bouquinistes du Saint-Laurent au Québec. N'ayant pas réussi là-bas, "où c'était la foire" dit-il, "elle s'est rabattue sur Paris".

    Ambiance …. A propos de l'état des coffres : "si les bouquinistes étaient tous propriétaires, ils les entretiendraient. C'est aux propriétaires de s'en occuper, pas à la Ville". Certes, mais on a vu ce que ça a donné. Les nouveaux prototypes : "trop légers, ils ne résisteron pas au vent, pas étanches, pas solides" ….

    Il faudra beaucoup de persuasion pour convaincre Ferdinand. Mais ce serait une erreur aussi de ne pas écouter cet homme qui connait et aime son métier avec une passion qui impressionne.

                 Bouquinistes ferdinand 11 02 12
    L'étalage de Ferdinand, quai dit "Louis-Ferdinand Céline", 10 mètres de linéaire et 6 coffres, grand spécialiste de cartes murales anciennes

     

    Cliquez dans les photos jusqu'à deux fois pour agrandir

                                                                                                            

                                                 

  • Gravilliers 20 cour vue de haut 09 02 12
    Cour intérieure au 20 rue des Gravilliers (IIIe)

              

    Dans cet immeuble où 1,2 Millions d'€ ont été consacrés à la réhabilitation, le traitement de la cour pavée soulève quelques interrogations. Les constructions parasites qui la bordent en forme de fer à cheval sont vouées à la démolition au titre du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais, dans sa version actuelle toujours en vigueur, dès que cesseront les activités commerciales existantes (nous sommes en "tâche orange").

    Mais que faire quand une réhabilitation surgit ? En dépit du PSMV, il y a consensus entre l'architecte de la résidence, les habitants et l'Architecte des Bâtiments de France, qui suit activement ce dossier, pour pérenniser les appentis qu'on voit sur la photo, à la condition qu'une restauration de ces constructions du XIXème siècle ait lieu pour sauvegarder ce qui mérite de l'être.

    Tout n'est peut-être pas à jeter en effet.

    Gravilliers 20 cour verrière conforme 09 02 12 (2)

    On peut voir, sur cette deuxième vue de la cour, une portion d'appentis en briques et bois surmontée d'un toit en verre dont la pente conduit gentiment vingt centimètres au-dessous du bord de la fenêtre. C'est ce modèle (pattern), hérité du XIXème siècle, qui devrait être conservé et reproduit tout autour de la cour. Ce qui signifie rétablir des couvertures en verre partout où elles ont été supprimées et remplacées par du zinc, unifier les pentes et reprendre les parois pour aboutir à un ensemble uniforme.

    Les habitants de l'immeuble que nous avons rencontrés sont partisans de ce mode de restauration. Si l'Architecte des Bâtiments de France le confirme, c'est la solution qui devrait s'imposer, dans l'attente d'un plan révisé qui ne sera pas connu avant 2014. Il est possible que des réticences se manifestent, pour des raisons de coût notamment. On espère que l'impératif de mise en valeur de la parcelle dont une partie date du XVIIème siècle, s'imposera.

    Une parcelle qui s'ouvre sur la rue par un très beau portail Louis XIV lui-même équipé d'une impressionnante crémone d'époque. L'immeuble sur rue figure au PSMV comme "bâtiment à conserver et à rénover".

    Gravilliers 20 portail louis XIV

              Portail à deux vantaux, voûte surbaissée, fenêtres hautes et garde-fous en fonte

     

     

  • Montorgueil café centre 07 02 12
    Exemple typique de terrasse de la rue Montorgueil (IIe). Pour circuler, les passants doivent aller sur la chaussée, où de nombreux véhicules circulent

                     

    Cette affaire est une saga. Elle a germé et grandi autour du fait que la rue est "piétonne". Piétonne certes, mais "à circulation réglementée". En effet, sont autorisés les véhicules de livraisons, de secours, de service, les voitures des riverains …. Quant aux deux roues, il n'y a aucun moyen de les arrêter.

    La rue possède des trottoirs. C'est du reste le seul endroit où les piétons, notamment les plus fragiles, sont à l'abri du danger, qui est permanent.

    Depuis quelques années, les terrasses ont fleuri. Il saute aux yeux qu'elles en ont pris à leur aise pour ce qui est des dimensions. Le Maire du IIe a décidé alors de poser des pastilles au sol pour visualiser leur emprise. C'est là qu'on a constaté l'ampleur des dégats. Mairie et police ont décidé d'intervenir. Les commerçants ont brandi l'anathème habituel : "C'est la mort du quartier !". En même temps, certains d'entre eux décidaient de poursuivre la mairie en justice, revendiquant toute la largeur du trottoir au motif que les piétons "pouvaient se contenter de la chaussée".

    Le Tribunal Administratif vient de statuer en rejetant leurs requêtes qui demandaient l'agrandissement des terrasses au-delà des limites autorisées.

    L'argument selon lequel "si les piétons ont du mal à circuler, ce n'est pas en raison des terrasses mais du passage de véhicules" n'a pas été retenu par la Cour.

    Ce jugement est important car il apporte une clarification à ceux qui voient l'autorisation de terrasse comme un droit alors qu'il s'agit d'une tolérance consentie de façon personnelle, précaire, temporaire et révocable par l'autorité municipale qui est seule habilitée à décider de son attribution en fonction de "l'intérêt public".

    Il conforte "Vivre Paris !" dans sa détermination d'exercer un recours contre le nouveau règlement des étalages et terrasses, en vigueur depuis le 1er juin 2011, dans sa disposition qui accorde aux terrasses, dans les rues piétonnes, tout l'espace de la rue sous déduction d'un passage de quatre mètres pour les véhicules autorisés. Une rue de douze mètres de large serait ainsi bordée de terrasses de quatre mètres de part et d'autre. Une vraie calamité pour l'esthétique et un réel danger pour les piétons qui perdraient tout refuge.

     Il y a une leçon importante à tirer de cet épisode de la résistance des habitants à l'envahissement des terrasses : les actions conjointes de la police et de la municipalité portent leurs fruits. Si localement les choses se passent mal, c'est que l'un ou l'autre de ces acteurs a choisi de fermer pudiquement les yeux.

    Montorgeuil

     

  • Palais justice 03 02 12
    Le Palais de Justice de Paris et la Sainte Chapelle, sous le soleil mais avec -10 degrés Celsius (ressentis) de température, le 3 février 2012

                        

    Le tribunal a prononcé son jugement aujourd'hui comme prévu.

    Ian Brossat, élu du XVIIIe, président du groupe communiste à la Mairie de Paris, avait assigné Elisabeth Bourguinat, secrétaire d'ACCOMPLIR et l'association, membre de "Vivre Paris !", représentée par son président Gilles Pourbaix, pour propos qu'il avait jugés diffamatoires. Il faut rappeler pourquoi nous avons croisé sa route : il a été l'instigateur des "états généraux de la nuit", celui qui a porté la demande d'un budget spécifique devant le conseil de Paris pour leur organisation, avant que Bertrand Delanoë décide d'affecter le projet à un Adjoint, en l'occurence Mao Péninou.

    Le tribunal ne l'a pas suivi. A l'audience du 9 décembre 2011, le Procureur de la République avait requis la relaxe. Dans sa plaidoirie, la défense avait souligné qu'en s'attaquant à une association de quartier avec peu de ressources, M. Ian Brossat mettait sciemment son existence en péril, ce qui sous-entendait une volonté de nuire. Il réclamait en effet pas moins de 20.000 € de dommages-intérêts et 5.000 € au titre de l'article 475-1 du Code de Procédure Pénale.

    Au terme du délibéré dont le président a donné lecture, Elisabeth Bourguinat est "renvoyée des fins de la poursuite" ce qui signifie qu'elle est relaxée. Aucune charge pénale n'est donc retenue contre elle. M. Ian Brossat, quant à lui, est débouté de ses demandes de dommages-intérêts et de participation aux frais de justice. ACCOMPLIR va survivre et poursuivre sa mission au service du cadre et de la qualité de vie des habitants des 1er et 2ème arrondissements, sans oublier son rôle dans l'animation du réseau "Vivre Paris !" dont notre association est partie prenante.

               Bourguinat 17ème chambre (1) 03 02 12
    Elisabeth Bourguinat et son avocate Me Florence Bourg, à la sortie de la 17ème Chambre Correctionnelle

     

    Post-scriptum du 17 février 2012 : Ian Brossat mécontent de la décision du tribunal, fait appel. 

    Nous l'avons appris hier, M. Brossat interjecte appel de la décision de la Chambre Correctionnelle du Tribunal de Paris.

    Une nouvelle audience se tiendra sous un délai de l'ordre de un an. Le Parquet ne faisant pas appel de son côté, l'action se situera uniquement "au civil". Elisabeth Bourguinat n'encourt plus aucune amende à caractère pénal puisque le tribunal l'a relaxée. En revanche, M. Brossat pourrait ne pas se priver de lui réclamer à nouveau des dommages-intérêts, mais elle a le droit, quant à elle, de faire "appel incident" (appel suite à l'appel) et de réclamer à M. Brossat, elle aussi, des dommages-intérêts.

     

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    Bretagne affiches sauvages square 01 02 12Lampadaire rue de Bretagne, angle Eugène Spüller ; sur la droite la mairie, en face le square du Temple

     

    Le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, a tout lieu d'être fier de sa rue de Bretagne. Dès 2002, il avait formé le projet d'en faire le "quartier vert" du IIIe, un thème qui faisait florès à cette époque où les Verts, sous l'impulsion d'Yves Contassot, affichaient leur désir de chasser les voitures de Paris et de pacifier les quartiers en faisant de la place aux espaces verts.

    Le choix d'élire cette rue n'avait pas fait l'unanimité. Pour ce qui nous concerne, en accord avec les conseils de quartiers, nous avions accueilli le projet avec sympathie. La Ville n'avait pas encore de contraintes financières. Les travaux menés bon train ont conduit à faire de la rue de Bretagne un lieu agréable qui, devenu à la mode, a stimulé le développement d'une activité économique de qualité. Il a suffi que les trottoirs soient élargis, que quelques arbres soient plantés, que la circulation et les chaussées soient revisitées pour que, l'initiative individuelle prenant le relais, de nouveaux commerces apparaissent, notamment une très grande librairie, et que les affaires s'en trouvent stimulées.

    Certains diront que la politique conduite a provoqué une forte hausse de prix du foncier. Il faut le reconnaitre, la revitalisation de la rue a accentué la demande de logements et poussé les prix à la hausse. Mais il faut souligner que le phénomène est général à Paris, très marqué dans le Marais quel que soit le quartier, et puis …. qui jugerait raisonnable de renoncer à améliorer un cadre de vie pour en réduire l'attrait ?

    Bravo, donc, à M. Aidenbaum.

    Comment alors ne voit-il pas, lui dont la mairie borde cette rue, lui qui vraisemblablement passe là tous les jours, que tous les jolis lampadaires "style Marais" qui en sont le mobilier urbain, sont défigurés par des affiches sauvages qui remontent à plusieurs semaines et forment une croute de strates superposées comme dans un mille-feuilles.

    Bretagne affiches sauvages lampadaire 01 02 12
    Si encore il nous était donné d'admirer la plastique de cette charmante personne collée sur tous les lampadaires que compte la rue, beaucoup d'entre nous en seraient ravis, mais l'affiche est généralement en lambeaux et si elle a résisté, une nouvelle affiche arrive aussitôt pour la couvrir.

    Cette situation n'est pas digne de la rue. M. Aidenbaum sait sans doute, et son correspondant "propreté" pous les arrondissements du centre de Paris à coup sûr, qu'il existe dans la structure de François Dagnaud, Maire-Adjoint de Paris chargé de l'environnement et des espaces verts, une cellule spécialisée dans les nettoyages difficiles (dont le désaffichage fait partie), qui s'appelle "Centre d'Action pour la Propreté de Paris". Elle est basée dans le XIVe arrondissement. Ce sont eux qui se sont distingués dans la réhabilitation des coffres des bouquinistes de la Seine et dans la lutte (pas encore achevée) contre les "flyers".

    Il faut qu'ils interviennent et reviennent s'il le faut. Pas uniquement sur les lampadaires, hélas ! Il y a bien des endroits où leur ministère serait apprécié. Voyez par exemple les deux affiches ci-dessous. La rue de Bretagne mérite mieux et son succès en terme de fréquentation ne doit pas en faire l'exutoire des barbouilleurs, des gribouilleurs et des colleurs d'affiches en tout genre.

    Bretagne portraits 01 02 12

    Rue de  Bretagne, pôt (très) pourri d'affiches sauvages

     

    Réponse de M. François Dagnaud, Maire-Adjoint auprès du Maire de Paris Bertrand Delanoë, chargé de l'environnement et des espaces verts


    Cher Monsieur Simonet,

     Vous m’avez alerté sur la résurgence de l’affichage sauvage sur le mobilier urbain dans la rue de Bretagne.

     Comme vous le signalez justement sur votre blog, l’affichage sauvage est interdit et passible d’une amende pour les bénéficiaires de ces publicités. La Ville est particulièrement attentive à ces agissements polluants.

     Pour votre information, j’ai transmis immédiatement votre courriel au service local de propreté afin que ces affiches soient retirées au plus vite : compte-tenu des températures très basses des derniers jours, la colle a gelé et ne permet pas d’intervention efficace dans l’immédiat. Cependant, dès que les températures seront de nouveau positives, nos agents pourront intervenir efficacement et enlever ces affiches sans dégrader le mobilier urbain.

    Néanmoins, les inspecteurs de propreté ont été saisis afin qu’une attention particulière soit apportée dans les jours prochains à ce secteur et que des procès-verbaux soient dressés à l’encontre des contrevenants.

     N’hésitez pas  à contacter directement le service local de propreté. La responsable de la communication, Brigitte Igalens, est joignable au 01 55 34 77 17.

    Bien cordialement

    François Dagnaud

     

     

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  • Basilique-saint-denis louis XII et anne de betagne
    Tombe de Louis XII, roi de France et de sa femme Anne de Bretagne

     

     Prochaine visite guidée : La basilique-cathédrale de Saint Denis

    Des tombeaux des rois et reines à l'architecture ogivale dite gothique

     Jeudi 8 mars 2012 

     Rendez-vous à 14h15 à la sortie du métro

    (ligne 13, direction Saint Denis Université, station Basilique de Saint Denis)

    .

    Nous vous convions à une superbe visite avec notre guide Sylvain SOLUSTRI. 

    La tradition attribue à Sainte Geneviève l'édification du premier sanctuaire vers 475. Saint Denis, très important lieu de pèlerinage au Moyen-âge puis église d'une abbaye bénédictine, accueille les sépultures des rois et reines de France dès le VIème siècle et devient cathédrale en 1966. Conçue au XIIème et achevée au XIIIème siècle, Saint-Denis voit la naissance de l'art ogival dit gothique.

    S'élevant sur l'emplacement d'un cimetière gallo-romain, Saint-Denis se visite à plusieurs niveaux : l'architecture et l'histoire de l'édifice, la nécropole des rois et reines de France  dont les mausolées présentent toute l'évolution de la statuaire française. De Dagobert à Pépin le Bref qui s'y fait sacrer roi en 754 puis à Charlemagne jusqu'aux travaux de restauration dirigés par Viollet-le-Duc en 1846, l'histoire de la basilique est riche en rebondissements avec, récemment, le cœur authentifié du jeune Louis XVII qui y fut déposé lors d'une grande cérémonie.

    Compte tenu d'un droit d'entrée important et afin de pouvoir rémunérer notre guide à sa juste valeur, nous vous demandons une participation tout à fait exceptionnelle de 15 euros par personne (ou 10 euros pour les personnes en attente de jours meilleurs). Couvrez-vous bien car nous serons à l'abri mais les cathédrales sont fraîches. N'hésitez pas à amener vos amis.

    Merci de prévenir de votre venue et du nombre de personnes qui vous accompagneront : Marie-Françoise Masféty-Klein par téléphone au 01 42 72 61 41 ou par mail  mfmk@free.fr.

    Nous vous attendons nombreuses et nombreux et vous adressons nos fidèles amitiés.

     

    En cliquant à deux reprises dans la photo, vous aurez l'impression "d'y être". Mais mieux vaut tout de même y aller "en vrai"

     

  • Lissac hangar colorié
    Vue générale sud-est. "Hangars" Lissac (en rouge) et Centre Culturel Suisse (en vert), enkystés entre les rues Vieille du Temple et Francs-Bourgeois (IIIe), au sein d'une zone à forte densité d'habitants

                       

    On a de la peine à imaginer que ce décor sinistre de constructions disgracieuses est le quotidien des habitants qui vivent autour, à quelques mètres seulement de la prestigieuse rue des Francs-Bourgeois, haut-lieu de la mode et du prêt-à-porter chic et cher.

    On l'appelle communément "hangar Lissac". C'est en réalité un assemblage de structures sans valeur architecturale, en béton et parpaings, qui a un temps hébergé des bureaux et entrepôts du fabricant de lunettes Lissac. Un hangar annexe, qui donne sur le fameux passage des Arbalétriers, est exploité par le Centre Culturel Suisse.

    Le plan de sauvegarde et de mise en valeur  (PSMV) du Marais l'avait condamné à la démolition. Au terme d'un accord conclu avec la Ville de Paris en 1980, Lissac avait obtenu l'autorisation de différer le curetage et d'occuper les bâtiments pendant 25 ans, sous réserve de céder gratuitement le terrain et les mur à la Mairie de Paris à l'issue de ce délai, afin qu'un espace vert soit réalisé.

    En 2006, la Ville a donc fait valoir ses droits. Il y a eu quelques soubresauts judiciaires mais la situation a fini par se clarifier. Les riverains ont alors commencé à se manifester. A travers le conseil de quartier et directement auprès du Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum. Ils n'ont reçu que des réponses évasives qui leur font penser que le Maire n'a pas envie d'appliquer les dispositions du plan de sauvegarde. 

    Lissac hangar rousseau 17 01 12
    Le "hangar" Lissac vu de l'ouest (64 rue Vieille du Temple) – photo Pascal Rousseau –

                                                            

    Quant au Centre Culturel Suisse, le contrat a atteint son terme mais la Ville a accepté de le reconduire pour cinq nouvelles années.

    De gros nuages sont arrivés en 2011. On a entendu M. Aidenbaum annoncer alors qu'il renonçait au jardin et envisageait de construire. Construire quoi ? Les hypothèses vont bon train mais aucune n'est confirmée.

    Plusieurs riverains des rues des Francs-Bourgeois et Vieille du Temple, dont certains sont résidents de longue date et maîtrisent le dossier et son histoire, ont raison de souligner que le PSMV fait obligation à la mairie de démolir les constructions et établir un espace vert ainsi que les cheminements anciens entre ces rues et la rue Barbette. Ils n'excluent pas une action en justice pour contraindre la mairie à le faire.

    Le PSMV avait vocation, au-delà de la sauvegarde du patrimoine, à donner de la respiration à un urbanisme trop dense. Le Marais se caractérise par la rareté  des espaces verts et une forte concentration du bâti. Associer dans une même démarche l'élimination des constructions parasites qui le défigurent et le rétablissement des cours et jardins d'origine était un objectif pertinent autant pour sa mise en valeur que pour l'amélioration de la qualité de l'environnement.

    Le PSMV de 1996 est toujours en vigueur et il dit la loi dans le Marais, tant que sa révision, lancée depuis juin 2006, n'est pas effective (on parle de 2014). Le devenir du site Lissac n'est pas tranché. On peut craindre que la Mairie de Paris, qui gère la ville la plus dense d'Europe, cède à sa frénésie de densifier toujours plus et se préoccupe peu de l'opinion des riverains.

     Densité paris dessin sans légende

     

    On nous dira qu'ils ont été consultés à travers les ateliers que les mairies d'arrondissements ont animés et dirigés. Il faut croire que ceux-là mêmes qui s'inquiètent aujourd'hui en ont été absents ou que leurs interventions sont passées aux oubliettes de la concertation.

    Ils sont nombreux en tout cas à se mobiliser. Ce dossier pourrait bien constituer l'un des enjeux de la bataille municipale de 2014.

     

    Post-scriptum du 25 janvier 2012                                   

    Le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, nous a convié à un entretien aujourd'hui pour un tour d'horizon incluant ce sujet. Il précise que le dossier "Lissac" n'a fait l'objet à ce jour d'aucune décision dans le contexte du plan de sauvegarde actuel ou du plan en cours de révision. Diverses approches sont possibles. Il précise toutefois que les hangars seront bien rasés. La réalisation d'un jardin, sous réserve qu'il soit public, n'est pas exclue.

     

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  • Gravilliers 11 (2)
    "R. Pochat", 11 rue des Gravilliers (IIIe), il y a trois ans. Les vestiges d'un atelier de traitement des métaux.

                                            

    L'immeuble est resté à l'abandon pendant des décennies. On voyait mal, d'ailleurs, ce qu'on pouvait en faire. Certains ont osé. Une société immobilière au nom curieux "d'Ornithorynque" a déposé un permis de construire dont la longue gestation a abouti à la réalisation d'un hôtel : "Jules & Jim".

    Le projet avait des airs de gageure. On comprend mieux sa faisabilité quand on en connait les détails. En effet, la parcelle est très étroite sur rue mais elle s'étend et elle s'évase dans les profondeurs en annexant en partie l'immeuble voisin du 7 de la rue.

    Gravilliers 11 jules & jim 12 01 12Façade de l'hôtel "Jules & Jim", janvier 2012. Ne manquez pas d'admirer l'enseigne ancienne sur l'immeuble d'angle, rue des Vertus, à gauche : "La Table de l'Oncle". (Pour agrandir, cliquez jusqu'à deux fois dans l'image). Observez que l'architecte a choisi de rappeler, sur la nouvelle façade, les lignes verticales sur trois niveaux qui caractérisaient l'atelier Pochat. C'est un clin d'oeil à la mémoire industrielle du lieu. Il faut espérer que l'hôtel ne gache pas l'esthétique du bâtiment et la quiétude des riverains par des enseignes inappropriées.

                              

    L'intégration de cette façade dans le bâti du XVIIIème siècle environnant n'est pas l'incongruité que certains dénoncent. Il est vrai que tout jugement en la matière est subjectif et que chacun est en droit d'apprécier le résultat ou de le honnir. Pour ce qui nous concerne, en dépit de notre attachement aux vieilles pierres, nous n'hésitons pas à donner aux architectes et aux commanditaires de cette réhabilitation un satisfecit pour leur audace mesurée à vouloir marier l'ancien au contemporain.

    Pour l'avoir empruntée ce matin, nous témoignons que cette rue n'est plus le sujet qui a enflammé les réunions d'arrondissement au début des années 2000, sur le thème du monopole des grossistes-importateurs. Certes les grossistes sont toujours là. On les reconnait au caractère agressif de leurs enseignes qui ne sont ni du meilleur goût ni conformes à la réglementation du plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) du Marais. Mais l'activité de leurs boutiques est calme. On sait qu'un grand nombre d'entre eux ont quitté le quartier des Gravilliers pour se regrouper à Aubervilliers où ils disposent de tout l'espace  nécessaire à l'exercice de leur activité. Ils restent ici pour garder une vitrine et aussi parce qu'ils sont conscients qu'un bail ou la propriété de murs dans le Marais est un bon placement, si l'on en juge par l'évolution du foncier.

    La présence d'un hôtel aux Gravilliers est l'un des signes que la rue, comme ses consoeurs Chapon et au Maire, est entrée dans la diversité pour laquelle nous avons tous milité. L'inversion du sens de circulation, décidée par le Maire Pierre Aidebaum, pour qui cette rue a été un casse-tête, a bien accompagné le changement. Ce matin vers 10h00 il n'y avait ni voitures de livraisons, ni aucun véhicule du reste, ni vacarme conséquent et subséquent. Bref, un paradis.

     

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